• Pulsations

    D'abord, je sais, on ne dit plus "twerk" (le twerk est parfois considéré comme étant un peu vulgaire et pourrait -pour certains esprits vicelards- dégrader l'image de la femme) maintenant on dit "Booty Therapy" (ça fait scientifique, sérieux...), ce n'est plus seulement une "forme d'expression artistique ou de danse pratiquée pour le plaisir et l'amusement", c'est devenu une "thérapie par les fesses" pour" assumer sa féminité à travers les danses afro-cubaines", ou encore une "forme d'expression de la sexualité ou de l'estime de soi", mais aussi et surtout une "pulsation du vivant" et un "message politique à caractère revendicatif". C'est du moins ce qui ressort de l'explication de madame Marine Tondelier, la cheffe de file de EE et de LV réunis pour justifier la séance de "booty thérapy" qui a ouvert "Pulsations", leur métinge de début de campagne électorale, à l'Élysée Montmartre...

    Un seul mot d'ordre

    Twerkez avec Sandrine Rousseau

    « Humanisme, justice, protection, paix, avenir, solidarité. »

    Au premier rang des participants on trouvait la tête de liste Marine Tondelier, le sénateur Yannick Jadot, le maire de Grenoble Éric Piolle ou encore la députée EELV Sandrine Rousseau.

    Face aux critiques et plaisanteries de certains "rageux" à propos de la démonstration par des grosses gonzesses à moitié à poil, les responsables politiques de la propagande du parti ont été obligé·e·s de s'expliquer ""Ce sont des femmes qui dansent pour se donner de la puissance, se réparer. Cette danse est populaire, issue de la guerre civile en Côte d’Ivoire, effectuée pour soutenir une tête de liste femme." et de rappeler que "La booty thérapie est concept créé par Maïmouna Coulibaly. Une pratique qui mêle sport, danse et développement personnel.(..) La booty therapy, c'est une revendication du fait de s’assumer tel que l’on est, d’accepter son physique, d’assumer son histoire, d’appréhender ses émotions et de les libérer dans un espace sain et "safe", entouré de personnes bienveillantes."

     

     

     

     

    Maïmouna serait elle la sœur d'un certain Amedy Coulibaly, difficile de le savoir...

     

     

     

     


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    " Amazing Grace "

     

    John Newton (1725-1807) était un marin britannique violent et dépravé, fils d'un capitaine de navire de la marine marchande, devenu à son tour capitaine de bateaux négriers.

    Le 10 mai 1748 au cours d'une de ses nombreuses traversées de l'Atlantique, son bateau empli d’esclaves fut pris dans une tempête d'une extrême violence

    Les esclaves apeurés se mirent à chanter et à prier, tandis que Newton s’agenouillait et commençait à chanter avec eux, bientôt suivi par tout l’équipage.

    Le bateau fut sauvé.

    Newton abandonna son métier de trafiquant d'hommes, se convertit, et se fit finalement prêtre et milita jusqu’à sa mort pour l’abolition de l’esclavage.

    En 1760, il a écrit un texte sur une musique d’origine inconnue que l'on suppose être la mélodie que chantaient les esclaves pendant la tempête ou, plus certainement et plus prosaïquement, un air folklorique irlandais ou écossaise.

    Cette chanson s'appelle "Amazing Grace", une sorte d'autobiographie de sa conversion.

    Traditionnellement, dans les pays anglo-saxons, c'était un des cantiques chantés lors du premier dimanche de l'Avent.

    A partir des années 1960 ce devint un succès populaire international, témoin de toutes les contestations de l'époque, de la défense des droits civiques des minorités à la lutte contre la guerre du Viêt-Nam.

    Dès-lors, d'innombrables artistes depuis les plus grands jusqu'à des un peu plus petits en ont donné leu interprétation... De Ray Charles ou André Rieu à Nana Mouskouri et Janis Joplin et de Joan Baez ou Johnny Cash au Bagad de Lann-Bihoué. Ou d'Elvis Presley à Demi Roussos en passant par les Compagnons de la Chanson, Louis Armstrong et Yvan Rebroff ou Nolwenn Leroy. (entre mille).  On le retrouve aussi dans les B.O. des films "Batman contre Superman" et "Star Treck 2"...

    Son intention première d'action de grâces semble lointaine mais, en revanche, le titre est resté à de nombreuses reprises en tête des hit-parades pendant plusieurs semaines d'affilée. C'est ce qu'on appelle le progrès.

     

     

     

     


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    On ne va pas bouder notre plaisir... 

    Ça doit bien être la première fois (et certainement la dernière) que le président Macron s'adresse  à ses compatriotes de religion catholique à l'occasion de la Noël (et non pas des "Fêtes de la Fin de l'Année"), directement, sans chichis ni falbalas, un peu comme on le fait en famille autour du sapin et nous pousse la chansonnette...

    Bon, ce n'est pas "Minuit, chrétiens", ni même "Les anges dans nos campagnes", mais un titre néanmoins particulièrement parfaitement adapté à ce que parler veut dire. Cette spontanéité et cette simplicité sont presque garantes de Sa sincérité, 

    Ça m'a donné une jolie idée... Dédier une chanson à certaines personnalités sans qui nous ne serions pas ce que nous sommes ou, tout au moins, ce que nous devrions être  : tous les politicards, les journaleux, les cultureux, les géniocrates, les poncifs penseurs en costume de gurus moralinateurs inclusivistes.

    En ce premier dimanche de l'Avent, j'ai demandé à quelques amis appartenant à un groupe de musiciens un peu... "rock'n roll", d'interpréter à ma place ce morceau d'anthologie.

    Mon cadeau perso de moi...

    Mais non, de rien, ça me fait plaisir...

    Ça fait des années que j'attendais ça... alors, vous pensez bien...

    Et tous mes vœux pour l'année qui ne va pas tarder à venir.

     

     


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    Shane MacGowan, le chanteur des Pogues est décédé

     

    Shane MacGowan, le chanteur du groupe de punk celtique "The Pogues", surnommé le "Perdant magnifique" est mort à l’âge de 65 ans des suites d'une longue maladie a annoncé son épouse ce 30 novembre 2023 : "Shane est parti retrouver Jésus et et Marie"  

    Adieu au dernier poète.

    The Pogues & Kirsty MacColl "Conte de fée à New York"

     

    C'étaitl a veille de Noël bébé
    It was Christmas Eve babe
    Dans la tanière des ivrognes
    In the drunk tank
    Un vieil homme m'a dit, je n'en verrai pas un autre
    An old man said to me, won't see another one
    Et puis il a chanté une chanson
    And then he sang a song
    "The Rare Old Mountain Dew"
    The Rare Old Mountain Dew
    J'ai détourné mon visage
    I turned my face away
    Et j'ai rêvé de toi
    And dreamed about you

    J'ai eu de la chance
    Got on a lucky one
    Ils étaient à dix-huit contre uns 
    Came in eighteen to one
    J'ai un présentiment
    I've got a feeling
    Cette année c'est pour moi et toi
    This year's for me and you
    Alors joyeux Noël
    So happy Christmas
    Je t'aime bébé
    I love you baby
    Je peux apercevoir un meilleur moment
    I can see a better time
    Quand tous nos rêves deviennent réalité
    When all our dreams come true

    Ils ont des voitures grosses comme des bars
    They've got cars big as bars
    Ils ont des rivières d'or
    They've got rivers of gold

    Mais le vent te traverse
    But the wind goes right through you
    Ce n'est pas un endroit pour les vieux
    It's no place for the old
    Quand tu m'as pris la main pour la première fois
    When you first took my hand
    Par une froide veille de Noël
    On a cold Christmas Eve
    Tu m'avais promis
    You promised me
    Broadway m'attendait
    Broadway was waiting for me

    Tu étais belle
    You were handsome
    Tu étais jolie
    You were pretty
    Reine de New York
    Queen of New York City
    Quand le groupe a fini de jouer
    When the band finished playing
    Ils ont hurlé pour en savoir plus
    They howled out for more
    Sinatra se balançait
    Sinatra was swinging
    Tous les ivrognes chantaient
    All the drunks they were singing
    Nous nous sommes embrassés dans un coin
    We kissed on a corner
    Puis j'ai dansé toute la nuit
    Then danced through the night

    Les garçons de la chorale du NYPD
    The boys of the NYPD choir
    Chantaient la baie de Galway
    Were singing Galway Bay
    Et les cloches sonnaient
    And the bells were ringing out
    Pour le jour de Noël
    For Christmas day

    Tu es un clochard
    You're a bum
    Tu es un punk
    You're a punk
    Tu es une vieille salope à la poubelle
    You're an old slut on junk
    Allongé là, presque mort, sous perfusion, dans ce lit
    Lying there almost dead on a drip in that bed
    Espèce de salaud, espèce d'asticot
    You scumbag, you maggot
    Espèce de pédé minable et bon marché
    You cheap lousy faggot
    Joyeux Noël ton cul
    Happy Christmas your arse
    Je prie pour Dieu que ce soit notre dernier
    I pray God it's our last

    Les garçons de la chorale du NYPD
    The boys of the NYPD choir
    Chantent toujours la baie de Galway
    Still singing Galway Bay
    Et les cloches sonnent
    And the bells are ringing out
    Pour le jour de Noël
    For Christmas day

    J'aurais pu être quelqu'un
    I could have been someone
    Eh bien, n'importe qui pourrait le faire aussi
    Well so could anyone

    Tu as pris mes rêves
    You took my dreams from me
    Quand je t'ai trouvé pour la première fois
    When I first found you
    Je les ai gardés avec moi bébé
    I kept them with me babe
    Je les mets avec les miens
    I put them with my own
    Je ne peux pas y arriver tout seul
    Can't make it all alone
    J'ai construit mes rêves autour de toi
    I've built my dreams around you

    Les garçons de la chorale du NYPD
    The boys of the NYPD choir
    Chantent toujours la baie de Galway
    Still singing Galway Bay
    Et les cloches sonnent
    And the bells are ringing out
    Pour le jour de Noël
    For Christmas day

    Requiescat in pace

     

     


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    « Drôme : un lycéen de 16 ans est mort dans la nuit du 18 au 19 novembre après avoir reçu un coup de couteau au cours d'une fête de village. » (la "presse")

     

    N'écoutant et ne regardant généralement les informations et les débats pratiquement que sur C-NEWS aurais-je eu une vision déformée de la réalité officielle concernant la mort du jeune Thomas, assassiné sans raison apparente à l'issue d'un bal dans la Salle des Fêtes du village de quelques 600 habitants par une poignée d'individus issus d'un "quartier sensible" de la cité voisine ?

     

     

    On pourrait finir par le croire et par s'en persuader quand on jette un œil désabusé mais objectif sur ses rivales.

     

     

    ...où, pour certains intervenants, ça n'est pas sans rappeler "La Guerre des Boutons" ou "Roméo et Juliette" et "West  Side Story"

      

     

      

    Et dire que, en-même-temps, quand un pitit'ange basané ou crépu sur moto volée s'éclate la tronche tout seul contre un réverbère en voulant échapper à un contrôle de police ("la police tue", "tout l'monde déteste li police"), tout le beau monde s'indigne et pétitionne pendant que ses potes multiplient razzias sur razzias dans toute la Fronce, les mêmes crient au racisme et appellent dissoudre les milices néofachisses  d'esstrêm'droite au lieu de prendre ça comme un bon gag, une bonne chute (moi, j'y vois du Gaston Lagaffe dans l'album "Encore un de plus en moins"...)

    L'affaire Thomas

    étonnant, non ?

     

     

     

     

     


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  • Les Bogmoules...

    "Bogmoule", une nouvelle expression, jusqu'ici inconnue, vient de faire son apparition. 

    En la replaçant dans un certain contexte, plus ou moins lié avec la situation actuellement tendue dans certaines de nos banlieues, c'est vrai qu'on peut avoir une idée de ce qu'elle recouvre :

    Les bogmoules sont parmi nous

    Pour en savoir plus j'ai voulu interrogé ChatGPT :

    Les bogmoules

    ...sa réponse trop brève et ambigüe m'a incité à chercher plus loin et j'ai trouvé cette autre définition, bien plus précise, d'un certain Toufik :

    #bogmoule est le nouveau mot à la mode sur certains réseaux-sociaux de l'ultra-droite nazie pour celles et ceux qui ont un problème avec les français issus de l'immigration. Pourtant nous sommes des millions à faire tourner la France : police, justice, hôpitaux, banques...

    Une étude plus rigoureuse nous informe plus en détail :

    Les origines : Jusqu’à il y a peu, personne n’avait entendu parler des Bogmoules, hormis certains spécialistes. C’est à l’occasion d’un tweet reprenant une photo de portail avec l'inscription : "mort au Bogmoule" qu’on apprend son existence . Vu la haine manifeste de ce message sur cet animal inconnu, il n’en fallait pas plus pour que la communauté scientifique se penche sur le sujet

    D’où vient le Bogmoule ?  Pour l’instant, personne n’est vraiment certain de son origine. Il semblerait qu’il soit originaire d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Cependant, des études montrent que certains, probablement une espèce dérivée, seraient originaire d’Europe. Il existe même à côté de Valence une ville qui évoque son existence! Encore une fois, les études n’en sont qu’à leurs débuts, beaucoup de données manquent!

    Habitat : Le Bogmoule semble s’acclimater dans nombre de différents climats. Cependant, il semble préférer un habitat chaud ou avec feu, même si des troupeaux de Bogmoules ont été aperçus dans certains pays nordiques, notamment en Suède. Dans tous les cas, le Bogmoule semble peu exigeant et s’adapte bien aux différents lieux qu’il occupe  Souvent, une simple chaise suffit sur laquelle il peut passer des heures. Dans ce cas, sa seule distraction sera de crier "ARAH" de temps à autres. Certainement pour s’assurer que ses congénères sont à proximité. Les spécialistes ne pensent pas qu’il y ait un rapport avec le perroquet du même nom.

    On trouverait également nombre de Bogoules dans des Bogmouleries, aussi nommés "calèche" ou "zozon" Malgré des investigations poussées, son rôle n’est pas encore bien définit. Il semblerait cependant que ce soit un genre d’usine à Bogmoules. Un endroit ou le Bogmoule est façonné en quelque sorte. Il rentre un Bogmoule brut, sans caractéristique bien distincte, et il en sort un Bogmoule très typé. Certains témoins auraient aperçu les marques "Adidas" et "Nike" à proximité, ce qui semble indiquer un quelconque partenariat. Le Bogmoule vit de préférence en troupeau. Rares sont les éléments solitaires. D’ailleurs, toutes ses attaques sont calquées sur ce mode : la règle du 10 contre 1 semble de mise. En effet, le Bogmoule semble territorial et s’accapare sans vergogne des endroits où il n’a jamais vécu.

    Reproduction : La reproduction des Bogmoules semble complexe et mystérieuse. Il a été rapporté que le Bogmoulier (ou arbre à Bogmoules) semble jouer un rôle. On ne sait pas trop lequel. Un rituel plus ou moins violent aurait été observé. D’où ce Bogmoulier qui serait en fait un refuge. D’autre part, d’après les dires d’un Bogmoule , il semble que la perception des Bogmoulons (petits des Bogmoules) ne soit pas très précise. Mais peut-être que la différence entre un Bogmoulon et un Bogmoule adulte soit imperceptible, d’où la confusion.

    A quoi ressemblent les Bogmoules ? Cette question est très compliquée. Personne ne sait vraiment. Il existe nombre de dessins et photos sur ce sujet. Certains semblent crédibles, d’autres pas du tout. Mais nous ne sommes pas là pour juger!

    Langage : Le Bogmoule, sur ce point, semble proche du Niktamer. Un lien de parenté semble probable (sachant que tous les Niktamers ont un lien de parenté entre eux). Des onomatopées comme "OUALA" ou évidemment le fameux "NIKTAMER" semblent communes.

    Même si je suis assez peu convaincu par ces explications qui semblent illustre quelques fantasmes des partisans de la droite la plus radicale, j'ai voulu voir "à quoi ressemblent les Bogmoules" dans leur imaginaire ? ("Cette question est très compliquée. Personne ne sait vraiment."... sic !)

    Les bogmoules... Qui sont-ils ?    Les bogmoules... Qui sont-ils ?

    Allant jusqu'à en faire des sortes de "surmulots", quand d'autres les imaginent de façon plus "réaliste", mais d'autant plus ignoble.

     Les bogmoules... Qui sont-ils ?     Les bogmoules... Qui sont-ils ? 

     

    Les Bogmoules...       Les bogmoules... Qui sont-ils ?

     

     Les Bogmoules...       Les bogmoules... Qui sont-ils ?

          

    Les bogmoules... Qui sont-ils ?

        

     

    Annexe

    exemple de Blogmoulerie     Les Bogmoules...   

     

    type de Blogmoulier              Les Bogmoules...

     

     

     

    Sources

    "étude" : d'après le "thread" de Nike Air Dogan

    "illustrations" : (essentiellement) de Le Crapaud

     

     

     

     

     

     

     

     


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  • Un texte anonyme rédigé d'une écriture élégante mais vieillotte sur une feuille pliée en quatre glissée entre les pages d'un vieux Missel oublié ou déposé dans le confessionnal .

     

    Le roi, la princesse et le vagabond

     

    Prologue

    Dans le lointain, on aperçoit un château : une forteresse de pierres grises sous un ciel sombre. L'action se situe dans un pays et en des temps imaginaires (ou peut-être pas...).

     

    "C'était un temps déraisonnable,

    "On avait mis les morts à table,

    "On faisait des châteaux de sable,

    "On prenait les loups pour des chiens... 

    "Le ciel était gris de nuages,

    "Il y volait des oies sauvages

    "Qui criaient la mort au passage

    "Au-dessus des maisons, des quais... "

     Léo F. (1916-1993)

    "Les hommes avaient perdu le goût

    "De vivre, et se foutaient de tout,

    "Leurs mères, leurs frangins, leurs nanas

    "Pour eux c'était qu'du cinéma... "

    Serge R. (1922-2004)

     

    Chapitre 1

    Ah! Mon beau château,
    Ma tant' tire lire lire...
    Ah! Mon beau château,
    Ma tant' tire lire la...

     

    Il était une fois un royaume si petit que son armée ne comptait que trois soldats:

     

    Il y avait d'abord Meroc'h, le fantassin qui, à la suite d'un enchantement accordé par la reine, un peu fée et un peu magicienne, était quasi invincible. En effet, il ne pouvait trouver la mort que si il avait le crane fracassé.

    Il y avait ensuite Herdfeld, le cavalier qui, à la suite d'un charme alloué par la reine, un peu magicienne et un peu sorcière, était quasi invincible. En effet, il ne pouvait trouver la mort que si il avait la gorge tranchée.

    Il y avait enfin Guemard, l'archer qui, à la suite d'un sortilège jeté par la reine, un peu sorcière (et même beaucoup, finalement !...) et un peu fée, était quasi invincible. En effet, il ne pouvait perdrela vie que si il avait le cœur transpercé.

     

    Le roi, qui s'appelait Héphidase Ier et qui était le capitaine de cette armée, possédait un bouclier fabuleux en émeraude et une épée enchantée en rubis, offerts par la reine : le bouclier le mettait, bien sûr, à l'abri de tout coup porté contre lui quelle-que soit l'arme utilisée, mais lui permettait de nombreux autres prodiges, tels que devenir invisible aux yeux de qui il souhaitait, deviner les pensées de tout un chacun, se rendre instantanément dans quelque endroit éloigné, etc... l'épée avait le pouvoir de tuer n'importe quel homme ou animal simplement en la dirigeant dans sa direction, ainsi, d'un simple geste du poignet, il était possible de détruire tout un régiment à une distance de plusieurs lieues ; elle pouvait aussi ébranler les murailles, fendre les rochers, incendier les forêts, et bien d'autres merveilles...

    Bien entendu, de tels pouvoirs ne tardèrent pas à détourner le roi du droit chemin de la charité, de la justice et de la paix : outre la crainte qu'il inspirait à ses propres sujets, il répandait une terreur sans nom dans tous les pays avoisinants, cherchant des querelles pour son simple plaisir, sans besoin de conquête, juste pour s'esbaudir et afficher sa force.

     

    Cependant, ce roi avait une fille unique, issue de son treizième mariage avec Hilderolde, la reine actuelle, une fille aussi belle et douce que le roi était cruel et sanguinaire. Cette princesse, qui répondait au joli nom de Bellédouce, fut bientôt en âge de se marier. Il fut convenu que celui qui parviendrait à la libérer du donjon où elle vivait enfermée depuis son enfance obtiendrait sa main. Et sa dot.

    Beaucoup de princes, de seigneurs, de comtes et de ducs, venus de contrées lointaines y laissèrent leur vie; les princes, seigneurs, comtes et ducs du royaume et des pays proches ayant vite compris le piège ne tenaient pas plus que ça à affronter les soldats du roi qui gardaient, ensemble ou à tour de rôle, l'accès au donjon. (Je parle ici des rares survivants à l'épreuve).

    Et il en vint encore et toujours de partout, par centaines: à pieds, à cheval ou en shärrdassô, des hommes à la peau blanche ou brune, rouge ou jaune... vêtus de soieries, d'airain, de plumes ou de cuir... armés de glaives, de masses, de coutelas, de qallash' et même de bombaches, mais aucun ne retourna chez lui, ni sain ni sauf.

     

    Chapitre 2

    Cadet Rousselle a trois cheveux,
    Un pour chaqu'face, un pour la queue,
    Pourtant parfois avec adresse,
    Il les met tous les trois en tresse,

     

    Or, un jour, un vagabond nommé Chédéric qui passait par hasard dans la région, entendit parler de tout cela et fut charmé de la beauté et par la douceur de la princesse telles que on en parlait dans les tavernes. Et aussi, un peu intéressé par sa dot. Aussi, il décida de tenter sa chance, en espérant réussir par la ruse, là où la force avait échoué. Il était malin...

     

    Le premier jour, il se déguisa en savant, et se présenta devant Méroc'h, qui était de garde au donjon:

      " - Dis-moi, toi qui me semble posséder une telle intelligence et tant de perspicacité, peux-tu jeter un coup œil à cet ouvrage que je rapporte des Pays des Loukoums?", dit-il en lui donnant un livre curieusement relié...

      " - Oh... étranger, répondit-il, je n'ai point trop de temps avec toutes ces questions, certes fort intéressantes au demeurant, mais ça finit par me casser la tête... ", répondit-il en reposant l'ouvrage après avoir parcouru quelques lignes.

    Et en prononçant ces mots, il tomba raide mort...

    Héphidase, averti on ne sait comment, arriva aussitôt pour corriger le coupable. Le vagabond n'eut que le temps de se débarrasser de son déguisement et s'écria:

      " - Sire, vous devinez bien que je ne suis qu'un pauvre indigent, comment aurais je le courage de m'attaquer à vos soldats et l'effronterie de vouloir épouser votre fille? "

    Le roi dut bien s'avouer que ce pauvre va-nu-pieds ne saurait avoir commis cet exploit, il vérifia la serrure de la porte du donjon et retourna à ses occupations.

    La reine en fut fort étonnée et elle s'en alla rechercher dans ses activités habituelles de reine un dérivatif à sa contrariété bien compréhensible.

     

    Le deuxième jour, il se déguisa en ménestrel, et se présenta devant Herdfeld, qui était de garde au donjon:

    " - Dis-moi, toi qui me semble posséder un tel discernement et tant de sensibilité, veux tu bien me dire ce que tu éprouves à lire ce poème?", dit-il en lui tendant un parchemin bellement enluminé...

    " - Euh... étranger, répondit-il, que ces vers sont splendides et cette histoire pathétique... j'en ai le souffle qui se noue et la gorge coupée... non... c'est le contr... ", répondit-il après avoir commencé de lire cette poésie et en avoir admiré les images...

    Et en prononçant ces mots, il tomba raide mort...

    Héphidase, averti par quelque mystère, arriva aussitôt pour punir le coupable. Le vagabond n'eut que le temps de se débarrasser de son déguisement et s'écria:

      " - Majesté, vous voyez bien que je ne suis qu'un pauvre miséreux, comment aurais je l'audace de m'attaquer à vos soldats et l'insolence de vouloir épouser votre fille?"

    Le roi dut bien admettre que ce pauvre traisne-guenilles semblait bien incapable d'une telle prouesse, il contrôla les grilles de la fenêtre du donjon et retourna à ses activités.

    Fort ébaubie fut la reine, et point ne trouva de divertissement pour son émoi oublier. Elle resta éveillée à se demander le pourquoi du comment.

     

    Le troisième jour, il se déguisa en troubadour, et se présenta devant Guemard, qui était de garde au donjon:

      " - Dis-moi, toi qui me semble posséder une telle réceptivité et tant de délicatesse, veux tu bien écouter cet air que j'ai composé ?", dit-il en sortant de sa besace une flûte de rosieau et un tambourin en peau de pistrelle...

      " - Ah... étranger, répondit-il, quelle splendide mélodie, si belle et si triste, j'en ai le cœur percé jusque z'au plus profond de... ", répondit-il après avoir écouté la musique avec attention et recueillement.

    Et en prononçant ces mots, il tomba raide mort...

    Héphidase, averti comme par magie, arriva aussitôt pour châtier le coupable. Le vagabond n'eut que le temps de se débarrasser de son déguisement et s'écria:

     " - Votre Altesse, vous savez bien que je ne suis qu'un pauvre nécessiteux, comment aurais je la force de m'attaquer à vos soldats et l'outrecuidance de vouloir épouser votre fille?"

    Le roi dut bien reconnaître que ce pauvre crève-la-faim n'avait rien d'un preux capable de surprendre et de tuer ses valeureux soldats... Intrigué et dépité, n'ayant rien de mieux à faire, il alla boire un petit coup et faire un petit somme.

    La reine en fut fort décontenancée et ne put fermer l'œil de la nuit. Ce n'est qu'au petit matin qu'elle s'écria: "Mais, bon sang... mais c'est bien sûr...", en tapant sur la table de ses petits poings.

     

    Chapitre 3

    Tremp' ton pain, Marie ,
    Tremp' ton pain, Marie ,
    Tremp' ton pain dans ta sauce .
    Tremp' ton pain, Marie ,
    Tremp' ton pain, Marie ,
    Tremp' ton pain dans le vin ...

     

    Chédéric n'était pas peu fier... si son cousin Hartaban, le voyait ! Lui, l'humble trimardeur, le pauvre chemineau, parvenir à force de malignité, là où les plus habiles combattants des mondes connus et inconnus avaient péris, ce n'était pas de la crotte de musine... Bien sûr, ces trois gardes n'étaient que des rustauds, mais quand-même... Mais cette fierté était pourtant tempérée d'un peu de crainte à propos de la réaction du roi, qui ne devrait pas tarder à se manifester, et ça risquait de chauffer pour son mastriqule. Aussi, passait-il une grande partie de son temps, de taverne en taverne, tant pour se vanter auprès des gandrinots dubitatifs que des mérlêches admiratives, que pour oublier que ça risquait de perdouiller-grave d'ici peu (et aussi, n'ayant rien de mieux à faire, pour y boire un petit coup). Le reste de son temps, il le passait à essayer de faire passer sa gueule de bois, en errant sur les landes et les plages, dans les prairies et les bois.

     

    Le septième jour, défié en duel singulier par un roi vexé et furieux (faut se mettre à sa place...) qui avait fini par comprendre le pourquoi du comment, Chédéric revêtit une armure de pur cristal, qu'il avait trouvée la veille au pied d'un vieil arbre, près des vieilles ruines qui sont sur la plus vieille montagne du pays (chacun sait que le cristal a le pouvoir d'abolir ou d'annihiler de nombreux sorts et enchantements ; d'autre part c'est fou ce que les gens jettent ou oublient n'importe où, je vous ferai dire...). Aussi, quand il voulut affronter le roi, qui était de garde au seuil de la chambre de sa fille, Chédéric revêtu de cette armure (magique, en fait, puisque chacun sait que le cristal a le pouvoir d'abolir ou d'annihiler de nombreux sorts et... -ah, oui... pardon de me répéter-), ne craignait-il ni les effets de l'épée ni ceux du bouclier magiques... Voyant cela, courageux mais pas téméraire le roi refusa le combat, et donna la main de sa fille à ce drôle de satané vagabond... Et aussi sa dot... Plus quelques autres menues babioles supplémentaires: coffres de pièces d'or et de pierres précieuses, arpents de prairies, de vignes et de forêts, pièges à licornes, filets à sirènes... plus quelques châteaux et autres bâtisses, et deux ou trois titres de noblesse... la famille, c'est sacré.

     

    Les noces furent fabuleuses et durèrent plusieurs jours, avec des milliers d'invités: princes, seigneurs, comtes et ducs, à la peau blanche ou brune, rouge ou jaune, vêtus de soieries ou d'airain, de plumes ou de peaux... et même des gens du petit peuple du royaume et des royaumes voisins, sans compter les inévitables pique-écuelle.

    Bien sûr, Bellédouce et Chédéric furent les héros de cette fête inoubliable, tant il y avait de musiciens et de jongleurs, de hérauts et de chroniqueurs, de cuisiniers et de rôtisseurs...

    Mais Héphidase connut un beau succès en reconnaissant et en regrettant sincèrement et publiquement, devant le monde entier, toutes ses erreurs et ses crimes, et en exhortant chacun de ses convives à bannir l'ambition, la brutalité et la force dans leurs rapports entre eux et envers les autres.

    C'est ainsi que tous les rois, empereurs, présidents et ambassadeurs de tous les pays décidèrent de ne plus jamais avoir recours à la violence ou à la guerre, pour quelque motif que ce soit, suivis avec enthousiasme par tous leurs citoyens unanimes...

     

     

    Épilogue

    Ce n'est que bien des années plus tard que Hilderolde reconnut sur son lit de mort dans le couvent où elle avait trouvé refuge et face à son créateur (qui le savait déjà, forcément) son implication dans tout ça.

     

    Chédéric était en fait le demi-frère de Bellédouce, le fruit d'un amour illégitime entre elle et un diseur de bonne aventure dont elle n'avait jamais su le nom, un baladin aux dents de perles, au regard de braise et au gros kiki (et à l'haleine de cow-boy). Elle avait confié dès sa naissance son bel enfançon à son bel amant avec, quand même, un joli petit pécule dans son baluchon. 

    Dès qu'elle vit le vagabond, elle reconnût son beau bateleur : son allure, ses yeux pétillants, son rire cristallin, son audace bon enfant, sa vivacité d'esprit, le renflement de ses braies... et mille autres détails.

    Ne voulant ni empêcher ni laisser faire cette union peu compatible avec sa moralité (enfin, si peu compatible, disons...), elle eût l'idée du match évidemment truqué entre Héphidase  et Chédéric qui devait se terminer selon ses plans par la mort du roi (elle n'était plus à un péché près et une bonne confession sincère devrait lui permettre de limiter les dégâts auprès de Saint Pierre).

     

     

    Vous connaissez la suite, la lâcheté du roi, les festoyages auxquelles elle avait participé partagée entre honte, remords, jalousie et allégresse.

    Et son entrée dans l'Ordre de Ste Méluche, un ordre voué à l'accueil des jeunes migrants attirés par la prospérité du royaume et la générosité du roi réputées jusqu'au pays du Wakanda, et soucieux de participer à son développement.

     

    Fin 

     

     

     

     


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