• Les bisons

    LES ANIMAUX NE NOUS APPARTIENNENT PAS

    ET NOUS N’AVONS PAS À LES UTILISER POUR NOS EXPÉRIMENTATIONS,

    NOTRE NOURRITURE, NOS VÊTEMENTS OU NOS DIVERTISSEMENTS,

    NI À LEUR FAIRE SUBIR LA MOINDRE AUTRE FORME DE MALTRAITANCE.

    PETA ("Pour un Ethique dans le Traitement des Animaux") est une organisation internationale à but non lucratif fondée en 1980 qui milite contre l'exploitation et la cruauté animale qui ouvre son site sur cette profession de foi. Au niveau international elle dispose d'un budget de plus de 45 millions d'euros, assuré essentiellement par des dons (sic !?). Elle s'est fait "connaître", entre autres, pour avoir comparé le transport et l'abattage des animaux à la Shoah et au massacre des juifs pendant la seconde guerre mondiale, et pour avoir fait un parallèle entre les "droits des animaux" et les "droits de handicapés mentaux".

    Les articles publiés sur leur site ("Pourquoi vous ne pouvez pas être féministe et continuer à manger du fromage", "Un caneton appelle les passagers de l'Eurostar à ne pas manger de foie-gras", "Les chiens au museau aplati devraient-ils être interdits en France ?"...) ferraient presque passer Aymeric Caron pour un pédagogue éclairé.

    L'association a été fondée et est encore actuellement basée aux Etats-Unis...

    C'est à ce moment-là que m'est revenue l'idée d'un sujet, apparemment méconnu, que je voulais aborder :

    La mort du bison, ou le destin tragique des Indiens des Plaines

    Plutôt que mal plagier les rares articles existant sur ce sujet, j'ai fait un long emprunt à celui de "Beaux Arts" de juillet 2014 consacré à une exposition au Musée Branly sur les peuples des plaines nord-américaines : Cheyennes, Comanches, Crows, Sioux, Pawnees, etc… 

    J'y ai rajouté quelques précisions trouvés ailleurs ou des réflexions personnelles

    Au début du XVIe siècle, avant l’arrivée des Européens, la population autochtone d’Amérique du Nord était estimée à plus de 7 millions d’individus, tandis que 50 à 70 millions de bisons peuplaient ses plaines. Aujourd’hui, la même aire géographique compte un peu plus de 3 millions d’Amérindiens (sur une population de plus de 350 millions de personnes aux États-Unis et au Canada) et 200 à 300 000 bisons.

    Des chiffres terribles qui montrent la stupéfiante cruauté avec laquelle « l’homme blanc » a souhaité, du XVIe au début du XXe siècle, éliminer purement et simplement un peuple entier, niant au passage la richesse de sa culture multiple. Génocide auquel il faut ajouter le massacre systématique de millions de bisons, animal symbole des Amérindiens, mais aussi ressource essentielle dont le sauvetage a été décidé in extremis – en 1890 ne subsistaient que 750 bêtes… Maladies diverses importées par les Européens, guerres et alcoolisme on bien failli avoir raison des Indiens d’Amériques eux-mêmes, certaines ethnies n’ayant pas survécu, comme les Timicuas de Floride ou les Wampanoag de l’actuel Massachusetts.

    « Ce massacre systématique fut accentué par la construction du chemin-de-fer transcontinental.../.. On raconte qu'un des loisirs de certains voyageurs consistait à tirer sur les bisons qu'ils apercevaient en cours de route.»

    Si l’on a l’image de l’Indien chassant le bison à cheval, la pratique est en réalité assez tardive, puisque le cheval n’est introduit en Amérique qu’au XVIIe siècle par les Espagnols. Avant cela, le bovidé, dont la taille peut atteindre deux mètres au garrot et le poids une tonne, est chassé à pied, avec des chiens. Pendant des siècles, les populations troquent le cuir et la viande du bison contre maïs, tabac et produits alimentaires. Il leur procure également les matières premières pour fabriquer tipis, vêtements, outils et armes (notamment les boucliers en cuir dur).

    « On utilisait la viande et la graisse du bison pour se nourrir. La viande fraîche était cuite au-dessus du feu ou bouillie avec des légumes. Les Indiens faisaient également des réserves de viande : celle-ci était découpée en lamelles et séchée au soleil.../... Une 'ration de survie', constituée de viande séchée et de graisse était appelée 'pemmican'.

    « Les peaux étaient tannées et préparées par les femmes (nettoyage-assouplissement). Elles servaient à réaliser des couvertures, des mocassins, des tentes, des tuniques, des sacs...

    « Avec les os, on fabriquait des armes et des outils

    « On utilisait les cornes pour faire des ustensiles de cuisine : bols, cuillères...

    « Avec les nerfs, les boyaux et les tendons, on confectionne les vêtements et les arcs...

    « Les sabots donnaient une gélatine employée comme colle ou vernis, ou faisaient des grelots/clochettes, la cervelle fournissait un produit pour tanner le cuir, la graisse et la bouse séchée servaient de combustible...»

    Sacré, le bison est considéré par les Cheyennes comme un parent mythique, dont ils dépendent pour la survie de leur communauté. On le retrouve partout, représenté dans les peintures rupestres ou sur les vêtements de fête – on pense alors que la force du "buffalo" se transmet par la peau de l’animal. Dans les années 1890, alors que le bison est proche de l’extinction et que la population indienne est réduite à 250 000 individus, la danse des Esprits se répand dans les tribus, comme invocation à la survie et au retour du bison.

    Les bisons

    Les bisons sont au cœur même des conflits qui opposent Indiens et colons. De 1874 à 1878 notamment, les "Américains" (notamment le fameux Buffalo Bill) éliminent la quasi totalité des bisons, emportant les peaux pour laisser pourrir les carcasses sur place. Une forme de politique de la terre brûlée qui oblige à faire sortir les Indiens des réserves où ils sont confinés… et à se faire massacrer.

    « William Frederick Cody dit Buffalo Bill ("Pahaska" ou "Longs Cheveux" pour les Sioux), sous contrat avec la Kansas Pacific Railway tua 4 282 bisons en 18 mois lors de l’installation des premières lignes de chemin de fer. Il fut ensuite éclaireur pour l’armée Américaine, puis gagna son surnom de Buffalo Bill alors qu’il était chargé de chasser les bisons pour nourrir les ouvriers construisant le Chemin de Fer dans l’Ouest...»

    La question que je me pose : cette "politique de la terre brûlée" a t-elle été reprise volontairement (pour son efficacité redoutable et à toute épreuve, et pour sa simplicité enfantine de mise en œuvre) par le commandement et les militaires US en Afghanistan, en Irak, au Vietnam ou ailleurs, ou bien est-ce un don inné chez eux, comme une vieille habitude, un peu une seconde nature irrépressible ? 

    Affamés, les Indiens fuient au-devant de l’invasion, à la recherche des bisons survivants. Des affrontements ont lieu entre tribus, contribuant à leur propre disparition.

    "Lorsque le bison est parti, les cœurs de mon peuple sont tombés à terre"

     

     

     

     

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  • Commentaires

    1
    Fredi M.
    Mardi 14 Mars 2023 à 09:02
    puisque le cheval n’est introduit en Amérique qu’au XVIIe siècle par les Espagnols. Eh oui, le fameux Mustang...
      • Mardi 14 Mars 2023 à 15:10

        @ Fredi M....?

        Ce n'est peut-être pas un hasard ni le simple résultat d'un habile marketing si la mythique "Ford Mustang" est devenue en quelques mois à peine, et même dès sa sortie, le symbole de l'Amérique (...de puissance, de modernité et de dynamisme) et une héroïne incontournable d'Hollywood... 

        Il n'est pas impossible qu'elle ait réveillé chez l'américain moyen quelque écho de sa mémoire collective de pionnier, d'autant plus que de tous les modèles de la marque (ceux d'avant comme ceux d'après) c'est le seul qui n'affiche pas le logo "normal" de la marque, mais un cheval au galop (tourné vers la gauche -donc vers l'ouest à conquérir ?)

             viril, non ?    

         

         

        (je n'ai pas trouvé de break familial "Mustang"... mais j'ai cherché rapidement)

         

         

    2
    Mardi 14 Mars 2023 à 13:22
    Pangloss

    Un génocide, un ethnocide et une destruction de l'environnement à la fois ne donnent pas aux Américains de donner au monde des leçons de morale.

      • Mardi 14 Mars 2023 à 16:28

        @ Pangloss...!

        Pangloss

         

        Je crois que nos amis américains n'ont guère besoin qu'on leur octroie un droit quelconque, ils veulent, ils prennent.

        La preuve ici même : ils voulaient de vastes territoires (sans trop savoir à l 'avance ce qu'ils en feraient, quitte à se winchesteriser entre eux pour un gros petit bout de terrain)... ils prennent et vont toujours plus loin vers le "far and wild west" : on y va, on prend, on verra bien à quoi ça ressemble et à quoi ça peut servir, et après nous le déluge...

         

        Ca nous donne les merveilleuses aventures de "Buck John", de "Kit Carson", de "Roy Rogers" ou de "Hopalong Cassidy" qui nous faisaient tant rêver... (j'étais fan et même contre une taffe de "P4", je n'aurais voulu jouer le rôle de l'indien, le jeudi après-midi au patronage...!)

         

      • Lundi 20 Mars 2023 à 09:23

        Nous n'avons pas fait mieux...

      • Lundi 20 Mars 2023 à 10:06

        @ Nemoditur...???

        Tout dépend de ce qu'on veut bien entendre ou sous-entendre par "on" et par "pas mieux"...

        Si c'est le genre de "Crime contre l'Humanité" évoqué à plusieurs reprises par président macron en évoquant, par exemple, la kolonization française en Algérie (et ailleurs ?) -et devant nos amis algériens et en souhaitant s'excuser pour leur avoir apporter un certain nombre de choses pas toutes si mauvaises que ça dans le fond, permettez-moi de n'être pas tout à fait d'accord (avec président, sauf Son respect)

         

    3
    Frans
    Mardi 14 Mars 2023 à 15:13

    Si vous recherchez sur google "Le mythe du discours du chef Seattle", vous trouverez de nombreuses sources qui affirment que le fameux discours a été en fait rédigé en 1970 par un scénariste nommé Ted Perry. J'avais découvert cela à ma grande surprise sur Contrepoint.org le 2 mai 2010. Juste pour votre information. J'aime beaucoup votre site et souhaite que vous le poursuiviez.

      • Mardi 14 Mars 2023 à 16:58
        Non. C'est une retranscription mais elle est bien plus ancienne. Une trentaine d'années après sa mort si j'en crois mes recherches.
      • Mardi 14 Mars 2023 à 17:00
        En tout cas le big chef ne parlait pas ainsi, même si l'esprit doit y être.
      • Mardi 14 Mars 2023 à 17:34

        @  frans (et Fredi...) 

         

        L'histoire de ce discours semble un peu plus nuancée :

        J'ai retrouvé l'article de Contrepoint qui semble avoir été publié mi-décembre 2010 et qui est la reprise d'un article du site AgoraVox du 6 mai 2010, d'un certain "Lucillo" (également auteur dans Contrepoint) 

        https://www.agoravox.fr/actualites/environnement/article/le-mythe-du-discours-du-chef-74564

        ...mais qui semble assez contesté par les autres lecteurs et rédacteurs du site :

        •  la seule trace de pauvreté officiellement répertorié dans le monde, concerne la pauvreté d’esprit de Lucillio.(à propos d'un autre article)

         

         

        ...et, selon Wikipédia :

        Un discours tenu par le chef Seattle en janvier 1854 a été rapporté par le docteur Henry A. Smith, négociateur du gouvernement, dans le journal Seattle Sunday Star en 1887. Il s'agit d'une réponse à un discours du gouverneur Isaac Stevens, Commissaire aux affaires indiennes.

        Selon les Archives nationales des États-Unis, la "National Archives and Records Administration", "L'absence de toute preuve contemporaine amène à douter sérieusement de l'exactitude des souvenirs du docteur Smith en 1887, environ 32 ans après les événements évoqués. C'est pourquoi il est impossible… soit de confirmer soit de contester la validité de ce message."

        Si le contenu du discours n'est pas sûr, les témoins de l'époque sont tous d'accord pour dire que le discours dura environ une demi-heure, et que durant tout le discours, le chef Seattle, un homme assez grand, laissa une main sur la tête du gouverneur Stevens, homme de petite taille.

         

         

        Par contre, le site (en anglais) www. suquamish. nsn. us/ de la tribu des Suquamish parle du "Discours du chef Seattle en 1854" et en donne une version pas très différente de celle controversée 

        https://suquamish.nsn.us/home/about-us/chief-seattle-speech/

        il est vrai, aussi, que les *descendants* du chef Seattle ont tout intérêt à entretenir cette légende, si c'en est une....

         

      • Mardi 14 Mars 2023 à 17:54

         

        bis @ Frans (et Fredi...) 

        Un des arguments en faveur du "faux" est repris dans le journal "Le Monde" dans un numéro "spécial Etats-Unis" de 2000

        Les Indiens d’Amérique n’étaient pas de gentils amis de la nature:  "Sur fond de culpabilité, dans les années 70, la société américaine a promu ses peuples indigènes en modèle d’écologistes. Les historiens contestent aujourd’hui cette légende. Les premiers concernés ne s’en émeuvent pas et revendiquent d’être reconnus pour ce qu’ils sont. Et si les indiens avaient été des destructeurs de l’environnement ? Des incendiaires de la forêt ? Des exterminateurs de bisons ? Historiens et paléo-écologues américains soulèvent depuis une dizaine d’années ces questions provocatrices".  et qui décrit par ailleurs e chef indien comme le premier prophète manufacturé de l’âge médiatique

        Si le journal "Le Monde" le dit.

         

         

        PS; Ben, oui, un forcément... quelle peuplade de sauvages primitifs n'a jamais détruit des forêts pour en faire des terrains agricoles où cultiver diverses plantes potagères, ou n'a jamais chassé le seul gibier existant en nombre sur son territoire et d'où il tirait routes les ressources nécessaire à sa vie et à sa survie ?

         

    4
    Mercredi 15 Mars 2023 à 11:27

    Heureusement que l'on a sauvé "bison futé". Notons par ailleurs que le Américains de l'époque étaient surtout des Européens et leurs premiers descendants. @ Pour l'ami Pangloss : Les Américains n'ont pas à donner de leçons de morale, mais les Européens encore moins.

      • Mercredi 15 Mars 2023 à 13:51

        @ Dr WO...!

        he Il y a aussi "Bison Ravi" (également connu en tant que "Vernon Sullivan")

         

         

        Effectivement, j'avais déjà noté que les premiers américains étaient essentiellement des européens. Je dirais même plus, il paraît que, essentiellement et pour le gros des troupes, c'était la lie des européens : parias, proscrits, fugitifs, exilés et autres aventuriers sans foi ni loi.

         

        En outre, si les américains n'ont pas de leçons de morale à donner à personne, les européens non plus : forcément depuis le milieu des années 1950 l'Europe est devenue en quelque sorte le 51 me état américain, depuis les cigarettes blondes et le chewing-gum, le rock n'roll et le jazz, les sodas et les fast-food, pour les (apparemment) plus anodins... jusqu'au wokisme et à la cancel kulture triomphant dans tous les domaines ou les nouvelles méthodes et techniques de gouvernance, et d'éducation, de culture et de loisirs... made in USA, et même jusqu'à la toute nouvelle façon branchouille de chanter "La Marseillaise", la main droite sur le cœur !

         

        Sinon, au delà de l'évocation du massacre des bisons,  je ne sais pas pourquoi,mais j'ai quand même une petite pensée émue pour ces pauvres Peaux-Rouges, Grands-Remplacés par un peuple, une culture, des mœurs, un style de vie... complètement étrangers à leurs coutumes ancestrales. 

              tout un symbole...

         

         

      • realist
        Mercredi 15 Mars 2023 à 18:15

        @bedeau

        "une petite pensée émue pour ces pauvres Peaux-Rouges"

        Oui, bon... enfin... les pauvres Peaux-Rouges n'étaient pas tous non plus franchement sympathiques.

        Les guerres intertribales étaient féroces, les prisonniers torturés, la peau de la plante des pieds arrachée pour les empêcher de marcher, une "spécialité" Apache était de cuire les couilles à petit feu attachés au sol jambes ouvertes, etc...

      • Mercredi 15 Mars 2023 à 20:39

        @ realist...

        Bien entendu, mais si j'ai employé l'expression "*pauvres* Peaux-Rouges" (que j'aurais voulu plus ironique) , il ne faut pas faut la séparer de la suite de la phrase "...Grands-Remplacés par un peuple, une culture, des mœurs, un style de vie... complètement étrangers à leurs coutumes ancestrales..." : ce que je voulais c'était moins faire un l'apologie de "leurs coutumes ancestrales" qui n'étaient certainement pas celles d'un paradis terrestre (mais dont je n'imaginais pas certains 'points de détail' fournis par FYI, un peu plus bas) que faire un parallèle hasardeux et certainement mal t'à propos avec d'autres "grands remplacements" auxquels on pourrait assister, ici ou là. 

        Mais si c'était à refaire, je le referais certainement à peu près de la même façon, car les 'grands remplaçants' n'avaient certainement rien à envier à leurs 'remplacés', avec des objectifs similaires et des méthodes peut-être à peine légèrement plus civilisées...?

         

         

         

    5
    FYI
    Mercredi 15 Mars 2023 à 19:32

    Pour info :

    https://www.takimag.com/article/those_poor_helpless_indian_savages_jim_goad/

    https://www.takimag.com/article/those_poor_helpless_indian_savages_jim_goad/2/

     

      • Mercredi 15 Mars 2023 à 20:58

        @ FYI...! (??)

        Merci pour ces liens qui permettront à mes lecteurs anglophone ou disposant de "Google translate" de remettre l'église au milieu du village, ce qui est essentiel.

        Il en ressort que la vie était loin d'être un long fleuve tranquille sur les berges du Mississipi ou du Rio-Grande, ce dont personne ne doute, sans en avoir une vision aussi précise !!!

         

        (on m'avait déjà recommandé, il y a un certain temps, ce site "Taki's magasine"... mais mes connaissances dans la langue de Shakespeare ou d'Hemingway m'en rendent l'accès assez aléatoire...)

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