• Chrononyme

     

    « Monsieur Camus, qu’est-ce que le “Grand Remplacement” ? »

    (extrait du Journal de Renaud Camus)   

    Plieux, mercredi 10 août 2022, cinq heures de l’après-midi. Voici l’entretien que j’avais donné le mois dernier à l’hebdomadaire allemand Junge Freiheit, et qui ne sera finalement pas publié - mais cette fois-ci c’est plutôt de mon fait, par agacement, car on m’avait demandé dix mille signes questions comprises, et quand j’ai fourni dix mille signes exactement, on m’a expliqué que c’était trop et qu’il fallait couper :

     1. Monsieur Camus, qu’est-ce que le “Grand Remplacement” ?

     - Le changement de peuple et de civilisation. Là où depuis des siècles il y avait un peuple, il y en a un ou plusieurs autres.

     2. Qu’est-ce qui se cache derrière, un complot ?

     - Certainement pas. Le mot est mille fois trop petit. Il s’agit de mécanismes infiniment plus vastes, dont les rouages ne sont pas forcément des hommes, des femmes, des groupes ou des coalitions d’intérêts. Heidegger parle très justement de Machenschaft, en français machination, qui a l’avantage de désigner aussi bien le plan, le projet, que le devenir-machine, la transformation de l’homme en machine, et de l’humanité en machinerie.

     3. Mais c’est ainsi qu’il est presque exclusivement désigné et présenté dans les médias allemands, comme une théorie du complot !

     - Oui, c’est ce que j’appelle dans La Dépossession “la théorie de la théorie du complot”. La plupart des théories du complot s’étant déshonorées ou ridiculisées, un procédé désormais rituel pour tout pouvoir quel qu’il soit est d’appeler mécaniquement “théorie du complot” toute interrogation sur sa nature et ses modes d’exercice.

     4. S’il n’y a pas de complot, que se cache-t-il derrière le Grand Remplacement -qui sont ses acteurs et quelles sont leurs motivations ?

     - Non seulement le Grand Remplacement n’est pas une théorie du complot, mais ce n’est pas une théorie du tout. C’est un constat, un chrononyme, un nom pour une époque d’après son phénomène principal, au même titre que la Grande Peste, le Grand Schisme, la Grande Guerre ou la Grande Dépression. Si gigantesque soit-il, le Grand Remplacement n’est qu’une petite partie de ce que j’appelle le remplacisme global, dont la traduction politique ou plutôt gestionnairemanagériale, est la davocratie, la gestion du parc humain (Sloterdijk) par Davos, par une conception pan-économique du monde : celle des Grands Argentiers, des banques, des multinationales, des fonds de pension, des hedge-funds, des GAFAMs, etc. Autant le Grand Remplacement n’est pas une théorie, mais un constat, tel que je le dresse dans le livre de ce titre, autant le remplacisme global en est une, si l’on veut, telle que je l’expose dans le plus récent de mes ouvrages, La Dépossession. Cette “théorie” repose sur l’observation que le remplacement est le geste central des sociétés industrielles et post-industrielles modernes : substitution, fac-similé, double, contrefaçon, ersatz, faux. Il est à noter que le faux, le mensonge, est au principe même de ces sociétés de la substitution. Elles créent un monde du faux, un réel faux, un faux réel, ce que j’appelle le faussel, en anglais falseal ou fakeal. Un autre nom du remplacisme global est l’artificialisation.

     5. Comment le Grand Remplacement se déroule-t-il ? Quels sont les phénomènes qui font partie du Grand Remplacement ? Qui est remplacé et comment ?

     - Le principal moyen du Grand Remplacement est l’immigration de masse. Cependant il faut noter que le terme d’immigration désigne des phénomènes du XIXe et du XXe siècles, et qu’il est totalement impropre à qualifier ce qui se déroule au XXIe siècle. Il est aujourd’hui un anachronisme. S’en servir encore relève de l’aveuglement actif ou passif, voire d’un mode doux de négationnisme, étant bien entendu que la forme la plus active du négationnisme aujourd’hui, c’est la négation du Grand Remplacement, ou génocide par substitution, pour employer cette fois les mots d’Aimé Césaire, le poète noir et communiste.

    L’avantage du terme Grand Remplacement, en français, c’est qu’il se décline facilement : non seulement il mène au remplacisme global, déjà évoqué, mais il sert à désigner les trois principaux protagonistes du drame : remplacistes, remplaçants, remplacés.

     6. Le Grand Remplacement est-il géré de manière centralisée ou décentralisée ? Ou n’est-il pas du tout dirigé ? Comment ses éléments peuvent-ils alors interagir et le générer s’il n’y a pas de contrôle ?

     - Il n’est certainement pas géré de façon centralisée, ce qui impliquerait une conspiration, pour le coup, ou à tout le moins un dessein. Le Grand Remplacement est une manifestation parmi d’autres de la Machination, le remplacisme global davocratique. La Machine se corrige et se contrôle elle-même, c’est la fameuse “boucle de rétroaction” cybernétique. Tout y est contrôle, à commencer bien sûr par les médias et les juges, mais en allant jusqu’à chacune de nos consciences, telles qu’apprêtées par les industries de l’hébétude : l’école, la télévision, les réseaux sociaux, la sonorisation du monde, la drogue.

     7. Est-il intentionnel, prémédité ? Ses acteurs sont-ils conscients de pratiquer un Grand Remplacement ? Ou le font-ils involontairement ? Comment cela peut-il être le cas ?

     - Il en va de lui comme de la Révolution Industrielle, si vous voulez.  D’ailleurs il est une quatrième ou cinquième Révolution industrielle. Mais cette fois le produit c’est l’homme. L’objectif est l’interchangeabilité générale, que peut seule assurer la liquéfaction de la société, des rites sociaux, de la grammaire et de l’espèce, selon le concept admirable de Zygmunt Bauman.

     8. Qui sont les acteurs ? Quelles sont leurs motivations ?

     - Les acteurs sont vous, moi, la petite bourgeoisie universelle, bien repérée par Giorgio Agamben comme étant "vraisemblablement la forme sous laquelle l’humanité est en train d’avancer vers sa propre destruction". La davocratie est la forme politique mais surtout managériale, cybernétique, de la dictature de la petite bourgeoisie.

     9. Le Grand Remplacement est-il donc peut-être moins une politique concrète qu’un processus social ?

     - C’est quotidiennement une politique très concrète, exprimée par des milliers de lois, de décrets gouvernementaux, d’arrêtés municipaux, de décisions de police, de jugements, d’articles de presse, d’émissions de radio et de télévision, de tweets, de statuts Facebook, de leçons, de cours et de procédés de sélection économiques ou universitaires, etc. C’est aussi bien sûr un processus social, attaché essentiellement à l’écrasement de toutes les différences, de races, de classes, de niveaux culturels et à présent de sexe. Mais c’est surtout une exigence industrielle des Industries de l’homme, celles qui produisent la MHI (Matière Humaine Indifférenciée), liquéfiée pour les bidons du bidonville global, et interchangeable à merci. 

     10. Pourquoi le Grand Remplacement est-il publiquement qualifié de théorie du complot alors qu’il n’en est rien ? Quels sont les motifs de cette présentation erronée ?

     - Le Grand Remplacement, ou génocide par substitution, étant le crime contre l’humanité du XXIe siècle, il doit être à la fois nié et tu par tous les moyens dont dispose le bloc négationniste-génocidaire. L’appeler une théorie du complot n’est qu’un procédé parmi d’autres, et parmi les plus efficaces, de lui dénier toute réalité malgré l’évidence. Il faut noter toutefois que le bloc négationniste-génocidaire, s’il est de plus en plus génocidaire, et plus seulement par substitution (en France il y a cet été cent vingt attaques au couteau par jour), est de moins en moins négationniste, et cela pour deux raisons : d’une part il ne peut plus lutter contre l’évidence, d’autre part il est de plus en plus fier de son crime.

     11. Alors, appeler le Grand Remplacement une théorie de la conspiration, est-ce peut-être en soi une théorie de la conspiration ? 

     - Parler de “théorie du Grand Remplacement”, c’est comme parler de “théorie des chambres à gaz” : du négationnisme pur et simple.

     12. Toutefois, ce terme décrit-il vraiment une réalité ? Ou n’est-il peut-être qu’une fiction : votre vision subjective du monde, mais pas un fait empirique ? Après tout, vous n’êtes pas un scientifique et votre écrit qui fonde le terme n’est pas une étude empirique, mais un essai, donc seulement une réflexion subjective. Sur quelle base pouvez-vous donc prétendre que le Grand Remplacement est une réalité ? 

     - C’est là l’un des thèmes centraux de La Dépossession. En l’occurrence, et sur ce point particulier, la dépossession est double. D’une part, après la mort nietzschéenne de Dieu, la science succède à Dieu et à ses Églises comme instance suprême de la vérité. Mais jamais au cours de l’Histoire ce ne sont Dieu, ni l’Église, ni la science, qui ont dit aux hommes si ce qui survenait survenait. Ce n’est pas la science qui a dit qu’il y avait une Grande Peste, une Guerre de Cent ans, une Guerre de Trente ans, la Révolution française, les guerres napoléoniennes, la Grande Dépression, l’occupation allemande de la moitié de l’Europe. La science, depuis qu’elle a été érigée en instance suprême de la vérité, a dépossédé l’homme de son regard, de son expérience, de son jugement, et même de son chagrin. Or, deuxième degré de la dépossession, ce n’est même pas la science elle-même qui a accompli ce tour de force, mais toute sorte de petites sciences fort peu scientifiques malgré les apparences, et infiniment serviles : la sociologie, la démographie, les statistiques, les chiffres, auxquels on peut faire dire ce que l’on veut. Le Grand Remplacement crève les yeux, et le coeur, mais les Européens s’en remettent, pour s’accorder le droit de juger de lui, à ce qui leur a le plus effrontément menti. Non seulement les sciences humaines n’ont en aucune façon annoncé aux peuples le cataclysme majeur qui se préparait, elles l’ont nié de toute leur énergie, comme elles niaient du même élan l’effondrement du système scolaire et celui de la culture, le lien entre immigration et délinquance, le désastre du paysage, l’artificialisation du monde.

     13. Vous attendiez-vous à ce que ce terme que vous avez créé se répande dans tout le monde occidental ? Êtes-vous surpris ? 

     - Je ne m’étais pas posé la question. Il me paraissait le plus juste, voilà tout.

     14. D’après vous, d’où vient le succès de votre expression ? 

     - Eh bien, évidemment, j’ai tendance à penser qu’il vient de sa justesse, de son adéquation aux processus en cours. Il faut ajouter à cela son extrême plasticité : Grand Remplacement (des races par d’autres races, des peuples par d’autres peuples), Petit Remplacement (des classes par d’autres classes, de la culture par le divertissement), remplacisme globalremplacistesremplaçantsremplacés.

     15. Le terme s’étant répandu, il est naturellement interprété de différentes manières. En effet, rares sont les personnes qui l’utilisent qui ont lu votre essai auparavant et qui s’en tiennent à votre définition. Le terme aurait-il donc une double vie ? D’une part, sous la forme que vous lui avez donnée et à laquelle se réfèrent vos lecteurs et vos adeptes. Mais d’autre part, sous la forme d’interprétations qui n’ont plus grand chose à voir avec votre original, qui le contredisent même, voire qui propagent l’idée qu’il s’agit d’une clique de conspirateurs ?

     - Votre description est parfaite, je n’ai rien à y ajouter.

     16. Votre concept a été repris notamment par le mouvement identitaire, qui en a fait l’une de ses idées directrices, mais aussi par une partie du RN français, Éric Zemmour, Viktor Orban, le chef du FPÖ de l’époque H.C. Strache, une partie de l’AfD allemande et d’autres -alors que Marine Le Pen, à ma connaissance, le rejette. Que pensez-vous de tout cela ? Est-ce une bonne ou une mauvaise chose que les politiques l’adoptent ? Ou en abusent-ils ? Le refus de Mme Le Pen les agace-t-il ? Ou est-ce une bonne chose, car le terme est ainsi moins réduit à un parti ? 

     - Mieux vaut qu’il ne soit pas réduit à un parti, il serait même préférable qu’il ne fût pas réduit à la droite ou à l’extrême-droite. Pour le Grand Remplacement lui-même, il est peut-être trop tard, encore qu’il y ait toujours eu des patriotes à gauche et que la lutte contre le Grand Remplacement est un combat indigéniste et décolonial, anticolonialiste, qui s’inscrit parfaitement dans l’histoire des luttes contre la colonisation et qui, en ce sens, n’est pas particulièrement “de droite”. Quant au remplacisme global, ce devrait être autant et plus un concept de gauche qu’un concept de droite. Hélas, ce sont les valeurs de gauche, égalité et antiracisme, qui servent le mieux la davocratie. 

     17. Les milieux d’extrême droite, jusqu’aux auteurs d’attentats terroristes de droite, ont également adopté votre terme. C’est pourquoi on attribue à ce terme et à vous-même une part de responsabilité dans les attentats et les meurtres commis par ces personnes. Ne devriez-vous pas vous reprocher de “fournir l’idéologie” à ces extrémistes, comme on dit ? Quels sont vos contre-arguments ? 

     - C’est aussi absurde que de reprocher les suicides de la Grande Dépression à un homme qui aurait écrit un livre intitulé La Grande Dépression. Le Grand Remplacement est une monstruosité dont il n’est pas étonnant qu’elle rende les gens fous, voire criminels. Mais ceux qui commettent des crimes prouvent du même coup qu’ils ne sont pas influencés par moi puisque l’épicentre de ma réflexion politique c’est le concept d’in-nocence, de non-nocence, de non-nuisance, de non-violence. C’est parce que je suis contre la violence que je suis contre le Grand Remplacement, qui l’amène partout avec lui. D’ailleurs il a été établi par plusieurs tribunaux que le tueur de Christchurch n’était en aucune façon influencé par moi, dont il ne connaissait sans doute même pas l’existence, ni par mes livres, qui ne sont pas traduits anglais. 

     18.Quel est l’avantage et le succès de pouvoir établir un tel terme dans le débat ? 

     - Tout ce qui concourt à ouvrir les yeux des victimes des industries de l’hébétude est bon.  

     19. Ou bien ce terme n’est-il pas un succès du tout ? Car au moins en Allemagne, il est entre-temps, comme je l’ai dit, publiquement discrédité en tant que "théorie du complot d’extrême droite". Le terme a-t-il donc échoué ? 

     - S’il a échoué, pourquoi m’interrogez-vous ? 

     20. Celui qui veut parler du phénomène du Grand Remplacement en Allemagne ne doit en aucun cas faire une chose : Utiliser le terme ! Car s’il le fait, soit il sera immédiatement exclu du débat, soit on lui imposera au moins un débat sur “l’extrémisme de droite” et la “théorie du complot” qui remplacera le débat sur les phénomènes du Grand Remplacement. Quel est l’intérêt d’une notion qui crée nettement plus de problèmes qu’elle n’apporte d’avantages ? Ne vaut-il pas mieux s’en passer ? 

     - Il est tout à fait possible en effet de se plier au jeu des négationnistes et de n’utiliser que les mots autorisés par eux, ainsi qu’ils l’exigent pour que la vérité du génocide par substitution n’affleure pas.

     

     

    Quelque temps avant cet entretien, le journal "Marianne" avait envoyé M. Daoud Boughezala, un de ses journalistes choc, passer trois jours chez Renaud Camus afin de brosser un portrait de l'écrivain à paraitre dans le numéro du 18 août. Une dizaine de jours seulement avant cette date, lettre polie d'excuses du chef de service : "Pas de portrait, madame Polony, directrice de la rédaction, n'en veut plus."

     

    « en marge des feux de forêtОФШОР 95 »

  • Commentaires

    1
    Fredi M.
    Samedi 13 Août 2022 à 21:08
    Très intéressant... Le réel est toujours dur à affronter... Eh puis pour tant de journalistes c'est toujours "courage fuyons !"
      • Dimanche 14 Août 2022 à 10:36

        @ Fredi M.... !

        Le réel est plus facilement acceptable quand il est distorsionné  (Camus appelle ça le "faussel"). L'exemple type, dans le cas présent, est l'évolution de la définition du "grand remplacement" sur Wikipedia, passée en quelques années de concept à  théorie, puis à théorie conspirationniste, d'extrême-droite, puis complotiste d'extrême-droite raciste et xénophobe d'origine néo-nazie et antisémite (sic !)

        Pour les lecteurs de l'"Encyclopédie Libre" dotés par erreur d'un cerveau , les choses sont claires (voir la dernière longue longue longue mouture en date sur Wiki) : Renaud Camus est à la fois l'instigateur des crimes perpétrés dans le monde entier sur tous les continents par les suprémacistes blancs mais, incitant à la haine raciale, sert aussi de mobile et d'"excuse" aux victimes stigmatisées du racisme et de l'islamophobie dans l'"Hexagone" jusqu'au fin fond des quartiers !!!

    2
    Dimanche 14 Août 2022 à 11:49

    Interprétation intéressante du monde occidental mais assénée comme une vérité qui serait combattue par le "bloc négationniste-génocidaire". Même si l'on peut tirer des enseignements de la pensée de Camus telle qu'elle est traduite dans cette interview (dont les questions sont excellentes), elle me semble parfois un peu délirante.

      • Dimanche 14 Août 2022 à 14:22

        @ Dr WO...!

        Le dernier numéro de "Marianne", malgré un titre un peu trop.... accrocheur, tente une approche relativement objective du concept  "souvent diabolisé, parfois caricaturé" de "Grand Remplacement" : "Fracture sociale", "archipélisation" ou "France périphérique", Ces notions forgées par des intellectuels devaient décrire une réalité nouvelle. Malheureusement, elles ont échappé à leurs créateurs pour devenir des lieux communs, repris par des hommes politiques qui ne les comprennent pas toujours" J'aurais pu, en refrénant ma spontanéité et restant politiquement correct, dire à peu près la même chose

         

        Quant au délire ressortant de cet entretien, je ne vois pas ?...Cet interview est limitée, selon les critères imposés à l'auteur, à 10 000 signes (questions comprises)... C'est forcément un condensé, un peu réducteur, voire caricatural, par rapport à une réflexion exposée et développée dans plusieurs ouvrages (essais et exposés presque moins nombreux que les tentatives d'explications en réponse -vaine- aux attaques et critiques) : essentiellement "Le changement de peuple" et "La grande déculturation"....("Le grand remplacement" n'est pas un livre à proprement parler, mais le titre d'une conférence-débat publique en 2010), parmi plus de 150 ouvrages (chroniques, écrits politiques, romans, pièces de théâtre, topographies historiques régionales, critiques artistiques, etc... etc...)

         

        On pourrait aussi parler de sa magnifique galerie-photos virtuelle de plus de 28 000 clichés ("Voyages en France" : paysages, sites, monuments, etc... touristiques ou confidentiels, d'une France "éternelle") victime du même préjugé sectaire et "effacée" sans aucune raison par son hébergeur, sinon pour complaire à quelques détracteurs... Mais disons que c'est une autre histoire

         

    3
    Dimanche 14 Août 2022 à 15:00

    J'ai lu l'article de Marianne consacré au concept du "Grand remplacement" dans lequel je trouve une de ses déclarations où il faut en finir avec le "dogme absurde de l'inexistence des races, qui est devenu le point principal et la forme moderne de l'antiracisme", ce qui laisse penser que Camus en est resté à "SOS racisme", la forme moderne est au contraire le "racialisme" qui donne un nouveau vernis au concept de race. Par ailleurs, il me semble que pour Camus le constat de "Grand remplacement" ne concerne pas seulement l'immigration mais d'un mélange un peu confus avec le capitalisme, le règne de l'argent et le lavage de cerveau. Je suis également surpris par cette expression de"bloc négationiste-génocidaire" qui n'est pas choisie au hasard et qui tend abusivement à assimiler la situation qu'il décrit à l'extermination des juifs européens pendant la IIe guerre mondiale. Pour résumer : il est toujours intéressant de tirer des enseignements d'une pensée féconde, je n'adhère pas aux thèses qu'il défend telles qu'elles apparaissent ici, en soulignant cependant que je ne les connais pas assez pour porter un vrai jugement.

      • Dimanche 14 Août 2022 à 16:39

        @ Dr WO...?

        Je n'ai pas lu la totalité de l'article, réservé aux abonnés.

        Mais sur son compte Twitter, l'auteur, Kévin Boucaud-Victoire (Journaliste débats & idées - & rap) est plus direct et moins précautionneux que dans le chapeau que j'ai cité "Cette semaine, dans Marianne, je vous explique comment la théorie (fumeuse) du "grand remplacement" s'est imposée à l'extrême droite et au-delà.."... Bon, le ton est donné, mais qualifier d'entrée de jeu une "théorie" (qui ne se revendique jamais comme telle mais comme une banale constatation, visible à chaque coin de rue et ailleurs itou, dans nombre de faits-divers commondi, quotidiens, dans la politique sociale et sociétale française et européiste et jusque dans la publicité) de "fumeuse" est un manquement à l'objectivité que j'avais cru deviner dans l'extrait que j'avais pu lire (c'est vrai quel l'objectivité...sarcastic !... voir aussi le lien suggéré précédemment à Fredi M )... [selon que l'on s'adresse à un acheteur potentiel du journal, ou à un twitto  follower...!]

         

        Quant à la différence entre néoracisme, anti-racisme (sic) et racialisme...voir ce document de Radio-France (avec Mathieu Bock-Côté, il est vrai) ou du JDD. Vaste sujet où on retrouve  toutes nos chères modrenitudes progressistes et inclusives

         

        Et il vrai (et e rappelle que je n'ai pas lu l'article et donc les passages sur le capitalisme et le règne de l'argent) que l'argumentation de Camus concernant le remplacement de peuple et de mœurs ou de coutumes s’appuie sur bien d'autres faits que la couleur de peau et les tenues vestimentaires visibles, mais trouvent leurs racines depuis des décennies dans ce qu'on continue d’appeler l'éducation, l'instruction ou la culture, qui n'en sont plus que des ersatz soumis aux lois du marché et de la mode. A l'époque on aurait parlé de wokisme intersectionnel et d'égalité(s) pour toutes zet tous (donc pour personne), etc...

         

    4
    Le Page
    Dimanche 14 Août 2022 à 20:15

    Pour moi; le point 9 est un excellent condensé de la situation. L'occident est en train de bifurquer et le troupeau suit sans véritable difficulté pour les meneurs.

    Reste à savoir ce qu'il en sera avec les autres: Asie, Moyen-Orient, Inde, Afrique concernant le Genre, LGBTetc, le féminisme exacerbé... 

      • Dimanche 14 Août 2022 à 21:35

        @ Le Page...?

        Je ne m'en fais pas trop pour eux...

        Les puissances dites "du Bien" (ou encore "le Monde Libre") personnifiées par l'OTAN (ou l'ONU, ou le G7, ou l'EU, ou etc...) sont en train de se prendre une raclée mémorable dans le domaine politico-militaire mais aussi et surtout économique (mais c'est nous qui payent) face à la montée en puissance des BRICS qui regroupent justement  et  approximativement les états ou nations que vous citez (plus précisément Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud auxquels il faudra ajouter Algérie, Turquie, Mexique et Corée du Sud), râclée conduisant à la fin de la si mal nommée "Pax America"

         

        Mais si on en croit certaines déclarations du sieur Poutine qui n'est pas qu'un con et qui a maintes fois dénoncé ouvertement la décadence de l'Occident, la "cancel culture" et les ravages de la propagande woke, la différence ne se limitera certainement pas à l'aspect commercial et mercantile de la chose, mais englobera aussi l'aspect sociétal et civilisationnel, pour parler comme les sachants... Lire ou relire "Vladimir Poutine : 'Le wokisme est pire que le département d’agitation et de propagande du Comité central du Parti communiste de l’Union soviétique' " (et il s'y connaît ! d'après ses détracteurs) [Conférence de Valdaï, 21/10/2021]

        Rance-Inter le dit un peu différemment : "La Russie retourne derrière le rideau-de-fer - Le président russe le revendique : il veut restaurer la grandeur passée de la Russie, reconstituer l’aire d’influence de l’ex Union Soviétique, dont l’éclatement fut selon lui 'l’une des pires catastrophes du XXème siècle'.../... Il estime que la Russie a vocation à se protéger d’un Occident perçu à la fois comme une menace militaire, via l’Otan, et aussi comme un modèle décadent.", même dit comme ça, c'est pas tout à fait faux...

         

        Et ce n'est peut-être pas qu'une coïncidence si le pantin davosien Zelensky (et le régime ukrainien qu'il incarne dans son ensemble) personnifie tout à la fois la violence, l'arrogance, la dépravation et la corruption que Poutine se fait un devoir de vouloir combattre sur son sol, et que les dirigeants occidentaux, les Biden et les Macron ou les von der Leyen mettent tant de zèle et d'empressement à satisfaire ou devancer tous ses désirs ?

         

         

                   

                   

         

        Trop tard pour nous. Dommage.

         

    5
    Le Page
    Lundi 15 Août 2022 à 11:46

    Bizarre tout de même ce comportement de Poutine. Autant celui des USA et des toutous européens (infiltrés par les déviants/déments) est affiché: maintenir leur hégémonie et imposer leurs "valeurs" quoi qu'il en coûte, autant celui du Russe est ambigu. N'oublions pas que pour l'épisode Covid, il n'était pas parmi les derniers à imposer mesures coercitives et obligations diverses à son peuple, tout à fait au diapason avec l'Occident et l'Asie afin, lui aussi, "d'épargner des vies". Et le voilà qui s'engage dans un conflit long, ruineux et surtout coûteux en vies humaines (probablement plusieurs dizaines de milliers de jeunes gens tués ou blessés alors que la démographie est au plus bas). Que s'est-il passé en deux ans? Pourquoi ce revirement? A-t-il eu conscience d'être roulé dans la farine? Mystère! 

    L'Occident prêt à se geler et décliner économiquement, la Russie qui joue son banco, ouais, bizarre, bizarre.

     

      • Lundi 15 Août 2022 à 15:35

        @ Le Page...?

        Je formulerais autrement votre remarque :

        "L'Occident contraint et forcé à se geler et décliner économiquement..."... il faut se souvenir que, il y a à peine quelques mois l’Occident la France allait mener "une guerre économique et financière totale contre la Russie, la mettre à terre et provoquer son effondrement"... apparemment, depuis, la France et l'Occident ne peuvent plus guère, pour enquiquiner Poutine que prendre des douches froides et couper sa WIFI avant le dodo...

        Sinon... (par exemple, mais pas que) : Chinois et Russes avancent leur vision d'un nouvel ordre mondial plus juste"...bon un Nouvel Ordre Mondial en remplacement de celui de Schwab... pourquoi pas ? Sous l’égide de la Russie, pourquoi pas ? Avec la Chine et la Turquie.. faudra voir !

        Quant au reste, c'est effectivement étrange à quel point c'est bizarre. Il faut dire que nous n'avons peut-être pas accès à toutes les informations et tous les éléments de réflexion qui nous seraient utiles ? De même que, il y a deux ans, Poutine ne devait pas avoir connaissance d' informations scientifiques confidentielles de haut niveau concernant la grippe pangoline, même en provenance de ses amis chinois

         

    6
    Lundi 15 Août 2022 à 15:40

    @ Dr WO, et aussi Fredi et Le Page !

    Puis-je retirer ce que j'ai dit concernant "l'approche relativement objective du concept de grand remplacement" à propos d'un récent article dans l'hebdomadaire Marianne ?

    Non seulement l'auteur avait une présentation différente de son article selon le public auquel il s'adressait (follower twitto ou chien d'acheteur potentiel), mais il chouine aujourd'hui car -d'après lui- sur plus de 500 commentateurs seule une petite dizaine de personnes aurait lu l'intégralité de son article (payant), l'aurait compris et aurait posté un commentaire favorable ou élogieux. Je ne l'ai pas lu, je n'ai pas commenté même si "une seule déclaration ou prise de position permet de juger son auteur" (comme on dit).

     

    Mais surtout, surtout.... si j'avais vu ce dessin ignoble de franchouillards en béret, baguette et litre de rouge à la main, prétentieux et haineux, le bras tendu en guise de salut fachisse, qui illustrerait l'article...

     

           

    ...j'aurais commenté de façon très très peu correcte !

    C'est évident que l'image subliminale véhiculée par un tel dessin témoigne d'un manque total d'objectivité journalistique, voire d'honnêteté intellectuelle, et n'incite pas le lecteur lambda à une approche sereine et attentive du sujet !

     

    Au fait, quelqu'un sait-il pourquoi madame Polony a refusé de publier dans le même.... "journal" (?) le portrait de Renaud Camus, rédigé par un journaliste-maison au moins aussi prestigieux à la suite suite d'un séjour de 3 jours chez l'auteur à plus de 700 km de Paris ? Trop complaisant ? 

                                          

     du coup on appelle Kevin à la rescousse ?

     

    7
    Mardi 16 Août 2022 à 12:40

    J'ai également été gêné par ce dessin à l'ironie primaire.

      • Mardi 16 Août 2022 à 14:41

        @ Dr WO...!!!

        J'aurais été moins... "gêné" par cette ironie si elle s'était exprimée, par exemple, dans les colonnes de Charlie-Hebdo dont c'est le créneau commercial habituel

        Je le suis "un peu" plus quand il s’agit d'illustrer, dans un journal "sérieux", un article se voulant didactique et pédagogique ("je vous explique..." he !). Un choix d'illustration probablement validé au moins tacitement par l'auteur de l'article qui, à ma connaissance, ne l'a ni regretté, ni critiqué, ni condamné

        On dit souvent que "un petit dessin vaut mieux qu'un long discours", j'ai bien peur qu'il n'existe une certaine symbiose entre l'auteur et l'illustrateur. Et ce n'est plus seulement le dessin qui... "me gène", mais l’idéologue sous-jacente de l'article, qui rejaillit sur l'hebdomadaire lui-même;

         

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :


Voice of Europe