Avec un bel unanimisme les médias de grands chemins qui pérorent doctement sur chaque aspect du Ramadan chez nos frères mahométans gardent un silence radio total sur l'un des moments principaux du Carême chrétien, à savoir le Vendredi Saint commémorant la crucifixion du Christ. A cette occasion ce qui reste de catholiques que nous qualifierons de traditionalistes "font maigre", c'est à dire s'abstiennent de manger toute viande.
Pendant ce temps-là, toujours chez la Fille ainée de l'Eglise :
Chaque Vendredi Saint (très spirituellement rebaptisé "vendredi malsain" ou "Vendredi-dit-Saint"), certains "Libres Penseurs" (métamorphosés pour l'occasion en "Libres Mangeurs") se réunissent pour des agapes laïques et confraternelle, carnassières et vinicoles, gauloises et républicaines, révolutionnaires et rigolardes, appelées "banquet gras" (ou "côtelette" ou "côte de bœuf", etc...), ce n'est pas seulement pour faire enrager quelque hypothétique grenouille de bénitier égarée dans le papisme à la François 0, ni uniquement pour passer un bon moment de rigolade entres gens de bonne compagnie, mais surtout pour rappeler au Monde entier que le "goupillon" est et reste toujours la menace à combattre : les interdits religieux (essentiellement fixés par le Christianisme et imposés à la société toute entière, si on en croit leurs sous-entendus insistants et auxquels échapperaient la deuxième religion de l'Hexagone faite d'Amour, de Tolérance et de Paix, comme chacun sait ou devrait savoir ... ), ces interdits étant les pires ennemis des libertés individuelles (liberté de penser, liberté de conscience et liberté d'expression). Ils soulignent également et sans surprise que le terme et la notion de laïcité sont maintenant galvaudés et détournés par une extrême-droite sectaire, et ne relèvent plus maintenant que d'une islamophobie primaire.
Ils invitent donc logiquement tous les mécréants, hérétiques et autres apostats à se joindre à eux pour boire et ripailler, réfléchir à la société et au monde, entonner des chansons paillardes ou des chants révolutionnaires et raconter des bonnes blagues grivoises et cathophobes, si possible dans une église désaffectée ou dans un "restaurant ouvrier"... L'an dernier ces festivités ont rassemblé en moyenne entre 15 et 30 convives à chaque banquet.
Demain, ce sera filet de morue poêlé et petits légumes rôtis a four.