L'enquête pour détournement de fonds publics concernant Jean-Luc Mélenchon, liée à ses activités en tant qu’eurodéputé entre 2009 et 2017, est toujours en cours, mais progresse lentement. Cette affaire porte sur des soupçons d’emplois fictifs d’assistants parlementaires, financés par des fonds du Parlement européen, qui auraient été utilisés pour des activités politiques en France plutôt qu’au service de son mandat européen.
L’enquête a débuté en 2017 suite à un signalement de l’eurodéputée Sophie Montel, initialement visant le Front National, avant d’être élargie à Mélenchon et à d’autres partis comme le MoDem. L’Office européen de lutte antifraude (OLAF) a enquêté et remis un rapport en mars 2021, révélé par *Libération* en mars 2025, estimant un préjudice de plus de 500 000 euros pour le Parlement européen. Ce rapport pointe des "manquements" et un "désintérêt assumé" de Mélenchon pour les règles d’emploi des assistants parlementaires, suggérant des qualifications possibles comme "détournement de fonds publics" ou "abus de confiance". Ce document a été transmis à la justice française.
En France, une information judiciaire a été ouverte en novembre 2018, confiée à des juges d’instruction après une enquête préliminaire du parquet de Paris. Deux anciens assistants, Laurent Maffeïs et Aigline de Causans, ont été placés sous le statut de témoin assisté en mai 2022, faute d’indices graves et concordants à ce stade. Mélenchon lui-même, entendu par la police en 2018, n’a toujours pas été auditionné par un juge d’instruction ni mis en examen, ce qui fait dire à son avocate, Jade Dousselin, que l’instruction est "à l’arrêt depuis deux ans". Le remplacement d’un juge d’instruction a également ralenti le dossier.
Aucune décision définitive n’a été prise, et l’enquête reste ouverte sans calendrier clair pour une conclusion ou un éventuel procès. Mélenchon conteste les accusations, affirmant que ses assistants ont bel et bien travaillé pour son mandat européen, mais le dossier traîne, alimentant les spéculations sur une instrumentalisation politique ou une simple inertie judiciaire. Pour l’instant, il n’y a ni condamnation ni abandon des poursuites.
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