Suite à la multiplication des décrets diminuant les droits des personnes trans aux États-Unis, de plus en plus de personnes se posent la question de leur futur voyage aux États-Unis. Depuis une semaine, les personnes trans américaines reçoivent un nouveau passeport indiquant le genre qu’elles avaient, avant leur transition. Lors de son discours d’investiture, le président américain Donald Trump avait lancé : "À partir d’aujourd’hui, la politique officielle du gouvernement des États-Unis sera qu’il n’y a que deux genres, l’homme et la femme".
Qu’en est-il des personnes trans qui voudraient se rendre aux États-Unis ? Risquent-elles de rester bloquées à la frontière ou de ne pas recevoir de visa ? "Pour l’instant, nous ne prévoyons pas de problèmes spécifiques à la frontière" nous répond le porte-parole des affaires étrangères.
Aujourd’hui, les personnes LGBTQIA+++ qui veulent se rendre aux États-Unis peuvent donc le faire. Mais les associations de défense des droits sont inquiètes : "Quand on a des régimes très à droite, voire fascistes, qui montent au pouvoir, on a directement dans la rue une beaucoup plus grande impunité face aux violences racistes ou homophobes ou sexistes, etc. Ça, c’est quelque chose qu’on a pu observer déjà dans d’autres pays", nous explique Alice, vice-présidente de la Maison Arc-en-ciel de Liège.
"Les personnes trans belges ressentiront l’impact des mesures"
Une inquiétude partagée par les affaires étrangères qui précisent : "Pour l’instant, il n’y a pas d’évolution perceptible dans les chiffres des crimes de haine, mais ceux-ci étaient déjà un problème auparavant. Le SPF Affaires Étrangères n’a pas encore été contacté par des Belges touchées. Mais nous prévoyons que les personnes trans belges ressentiront l’impact des nouvelles réglementations et du climat social changeant."
Pour la Maison Arc-en-ciel de Liège, il faut que les personnes concernées suivent quelques conseils : "Nous voudrions que les personnes trans et intersexes et toutes les autres minorités d’orientation ou de genre puissent voyager librement, malheureusement, ce n’est pas le cas. Dans ces conditions, il est important qu’elles ne voyagent pas seules et qu’elles se renseignent sur l’endroit où elles vont. Il y a certains endroits plus sécurisants, des États qui ne sont pas totalement pro Trump."
Sur le site des Affaires Étrangères, le conseil aux voyageurs est le suivant : "Aux États-Unis, l’attitude de la population envers les personnes LGBTQI + (lesbiennes, gays, bisexuels, transsexuels, queers, intersexes, et les personnes qui nomment leur genre ou leur orientation sexuelle différemment) diffère d’un État à l’autre. Pour en savoir plus au sujet des personnes LGBTQI + aux États-Unis, consultez le site de Human Rights Campaign."
Un site pour aiguiller les voyageurs belges, vers des États "safe"
Ce site de Human Right Campaign, recense les lois transphobes ou anti-LGBT État par État. Par exemple, il signale qu’en Idaho, les toilettes femmes ne sont pas accessibles aux femmes trans ; qu’au Kentucky, il est interdit d’utiliser des pronoms neutres de genre (comme le français iel, par exemple). Le site indique aussi les États "safe", comme le Maine, le Michigan ou encore Washington.
Human Right Campaign est le plus grand lobby LGBTQIA + aux États-Unis. Basée à Washington D.C., l’organisation se concentre sur la protection des droits de ces communautés.
Le porte-parole des affaires étrangères conclut : "Étant donné que les attitudes varient d’un État à l’autre, ainsi qu’entre les zones urbaines et rurales, il est donc conseillé aux voyageurs LGBTQIA + de se renseigner, bien avant leur départ, des sentiments locaux."