• "Roïne coronee, proiez por nos..."

    Bon, admettons... deux ou trois de mes précédents billets étaient peut-être l"gèrement déprimés/déprimants: quelques petits inventaires de sites, de pages ou de vidéos christianophobes, pro-migrants, anti-flics ou franchouillards... mais y'en aura d'autres.. 

    Alors revenons à des choses plus saines, pas nécessairement plus gaies mais plus joyeuses, forcément un peu oubliées, mais qui revivent parfois grâce à quelques passionnés.

    Je tiens à préciser -malgré tout- que le thème de cet article a certainement une ou deux petites choses à voir avec différents faits relevant d'évènements à la fois actuels et récurrents, et que toute ressemblance avec des idées, des opinions ou des aspirations existant ou ayant existé ne serait pas entièrement fortuite... mais rien ne semble moins sur (voir: Inch-Allæluja...)

    Juste histoire de "remettre (un peu) l'église au milieu du village"...

     

     

     
     

     

    POURQUOI LES CROISADES ONT-ELLES EU LIEU ?

     

     

      A l’époque, on ne parlait pas de "croisé", de "croisade", mais de pèlerins... d’expéditions de Jérusalem, de route du sépulcre.

      La présence chrétienne en Terre Sainte est bien antérieure à ces expéditions. Elle remonte évidemment au temps du Christ. A cela s’ajoute les pèlerinages dont la trace la plus ancienne est datée à 333. Au IVème siècle, il existe déjà un nombre important de monastères, d'églises et d'hospices pour accueillir les pèlerins à Jérusalem.  Des régions voisines, comme l’Égypte, l’Afrique du Nord, la Turquie et la Syrie sont par ailleurs des chrétientés très prospères.

      Progressivement, à partir du VIIème siècle, avec l’arrivée de l’islam, les chrétiens vont avoir à subir des exactions. Lorsque celui-ci apparaît, le bassin méditerranéen est en grande partie chrétien depuis plusieurs siècles sans que cela soit dû à la guerre. L’islam en revanche, dès la révélation coranique, part en guerre contre ceux qu'ils considèrent comme infidèles à la nouvelle religion. A la mort de Mahomet en 632, les musulmans contrôlent la moitié de l’Arabie Saoudite. Tombent successivement la Syrie (634-637) Jérusalem (638) l’Égypte (642), les provinces des empires perses et byzantins. L’Afrique du Nord qui compte de très nombreux diocèses est entièrement conquise en 701. Puis, c’est le tour de l’Espagne avec le franchissement de Gibraltar en 711 et des Pyrénées en 717. Suivent encore la Provence (719) et la Bourgogne (725). Partout ce sont destructions d’églises, d’abbayes, pillages de villes, enlèvement de populations livrées à l’esclavage.

     Les pèlerins qui se rendent en Terre Sainte vont être rançonnés, dépouillés, vendus comme esclaves ou massacrés par les sarrasins. Il faudrait aussi parler de la dhimmitude, situation d’infériorité et de contraintes diverses imposée sur leurs propres terres aux chrétiens vaincus. En 1009, le calife Hakim se met à pourchasser chrétiens et juifs et fait détruire toutes les églises et tous les monastères en Palestine. Le Saint Sépulcre est rasé en 1010.

      C’est par rapport à tous ces évènements qu’il faut comprendre la décision du Pape Urbain II, au Concile de Clermont, en 1095, de lancer un appel  pour la reconquête de la Terre Sainte. La cause des croisades est d’abord humanitaire. C’est un acte de légitime défense. C'est la réponse à un problème humain lié à des circonstances historiques précises. Elles ne sont pas dans leur principe une manifestation d’intolérance ni une guerre sainte dans le but d’imposer la foi aux infidèles, mais bien plutôt une solidarité avec des personnes innocentes opprimées. Que feraient les musulmans si les chrétiens occupaient La Mecque, en interdisaient l’accès aux pèlerins et détruisaient les mosquées?

       vu sur Église, vérité et humanité  du 30 juillet 2015

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    En 1239, le pape Grégoire IX appelle à une nouvelle Croisade en Terre-Sainte, appelée Croisade des Barons.

    "S'en iront cil vaillant bacheler..."

    De nombreux seigneurs répondent à l’appel, parmi lesquels Thibaud IV (qui prendra le commandement de l'expédition) et, parmi foule d'autres, les comtes de Nevers et de Forez, de Bar, de Macon, de Robert de Courtenay, du connétable Amaury de Montfort, etc...

    Au retour de Croisade, Thibaut rapporta un morceau de la Vraie Croix qu'il offrit à une église de Provins, devenue Église Ste Croix.

    Surnommé Thibaut IV "le Chansonnier", il a laissé une œuvre poétique remarquable: Dante lui-même le classait parmi les plus illustres de son époque 

    Il a écrit et composé cette chanson à l'occasion des préparatifs de la Croisade, dans le but de gagner à sa cause croisés et gens d'arme.

     

    "Seigneurs, sachiez qui or ne s'en ira."

    Chant de croisade, interprété par René Zosso accompagné par le Clémencic Consort.

     

     Texte (partiel) chanté en français modernisé    Texte original, en français du 13e siècle
     

    Seigneurs, sachez : qui point de s'en ira

    En cette terre où Dieu fut mort et vif,

    Et qui la croix d'outre-mer ne prendra,

    A dure peine ira en paradis;

    Qui n'a en soi pitié ni souvenance,

    Au haut Seigneur doit chercher sa vengeance,

    Et délivrer sa terre et son pays.

     

    Tous les mauvais resteront à l'arrière

    Qui, n'aimant Dieu, ne l'honorent, ni ne le prient.

    Et chacun dit : "Ma femme que fera ?

    La laisserai à nul, fut-il ami",

    Serait tomber en bien trop folle errance;

    Il n'est d'amis hors celui, sans doutance,

    Qui pour nous fut en la vraie croix mis.

     

    Or, s'en iront ces vaillants écuyers

    Qui aiment Dieu et l'honneur de ce mont,

    Qui sagement veulent à Dieu aller;

    Et les morveux, les cendreux resteront.

    Aveugle soit - de ce, ne doute mie -

    Qui n'aide Dieu une fois en sa vie,

    Et pour si peu perd la gloire du monde.

     

    .../...

     

    Douce dame, reine couronnée,

    Priez pour nous, Vierge bienheureuse !

    Et après nul mal ne nous peut échoir.

       

    Seignor, sachiés : qui or ne s'en ira

    en cele terre ou Dex fu mors et vis,

    et qui la crois d'Outremer ne penra,

    a paines mais ira en Paradis.

    Qui a en soi pitié ne ramembrance

    au haut Seignor doit querre sa venjance

    et delivrer sa terre et son païs.

     

    Tuit li mauvés demorront par deça

    qui n'aiment Dieu, bien, ne honor, ne pris.

    Et chascuns dit " Ma feme, que fera ?

    Je ne lairoie a nul fuer mes amis".

    Cil sont cheoit en trop fole atendance,

    qu'il n'est amis fors de cil, sans doutance,

    qui por nos fu en la vraie crois mis.

     

    Or s'en iront cil vaillant bacheler

    qui aiment Dieu et l'ennor de cest mont,

    qui sagement vuelent a Dieu aler,

    et li morveux, li cendreux, demorront;

    avugle sont, de ce ne dout je mie,

    qui j secors ne fait Dieu en sa vie,

    et por si pou pert la gloire dou mont.

     

    Diex se lessa en crois por nos pener

    et nos dira au jor que tuit vendront :

    "Vos qui ma crois m'aidastes a porter,

    vos en irez la ou mi angles sont;

    la me verrez et ma mere Marie.

    Et vos, par cui je n'oi onques aie,

    descendrés tuit en Enfer le parfont."

     

    Chacuns cuide demorer toz haitiez

    et que ja mes ne doie mal avoir;

    ainsi les tient anemis et pechiez

    que il n'ont sen, hardement ne pooir.

    Biax sire Diex, ostés leur tel pensee

    et nos metez en la vostre contree s

    i saintement que vos puissons veoir.

     

    Douce dame, roïne coronee,

    proiez por nos, Virge bien aüree !

    Et puis aprés ne nos puet meschoir.

     

     

     

    « "ce contenu n'est pas disponible"Vers une kaïllra-pride ? »

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  • Commentaires

    1
    Dimanche 18 Mars 2018 à 22:50

    Bon rappel historique. Il faut cependant noter que les croisés n'étaient pas des enfants de choeur lors de leurs voyages. Les juifs et même les chrétiens de Constantinople n'ont guère été épargnés.

      • Lundi 19 Mars 2018 à 08:21

        J'ai commis jadis un poème : "Retour de croisade"

      • Lundi 19 Mars 2018 à 13:50

        lol...

        les enfants de coeurs n'était pas des croisés nonplus les eveques et les cardinaus preferait s'entrecroisé avec eux dans la sacristie !

        Désolé... quelqu'un a du pirater mon accès à la gestion de mon blog et poster un commentaire que je désapprouve entièrement! mad

         

        Ceci dit, c'est certain que les Croisés n'étaient pas tous  et pas nécessairement des modèles de vertu, on peut aussi dénoncer les "croisades" contre toutes le hérésies qui fleurissaient à l'époque: Vaudois, Cathares, Bougres, Albigeois, Lollards anglais, Patarins italiens et bien d'autres "dissidences"... sans oublier les persécutions et le lynchage (si ce mot existait ?) des sorcières ou prétendues telles... sans oublier l'Inquisition... et autres joyeusetés...

        Mais, pourtant, il est absolument essentiel et impératif de replacer tout ceci dans le contexte d'une époque fortement marquée par la religiosité, avec toutes ses gloires et ses chefs-d’œuvre, mais aussi bien sur avec tout ce que nous considérerions comme des abus, des crimes ou des ignominies avec notre regard rationaliste et laïcisé.

        Même notre XXme siècle éclairé n'a pas été à l'abri de tels "égarements" provoqués par quelques idéologies fanatisées toujours encensées par quelques-uns de leurs anciens partisans. De plus, une "certaine religiosité" bien actuelle et active , et largement prosélytique, sectaire et mortifère, imprègne encore aujourd'hui une partie non négligeable de la population mondiale.

        Sans oublier l'époque de la Terreur (terreur= terroristes ???) où nos zélés révolutionnaires post quatre-vingtneufards, qui  sont encore honorés comme étant des libérateurs, ne se sont pas privés de décapiter, tuer, violer, voler, piller, briser, détruire, incendier... et autres joyeusetés...!

         

        N.B. je ne suis pas du tout ce que l'on appelle une grenouille de bénitier...

         

      • Dr WO
        Lundi 19 Mars 2018 à 14:56

        Certes, l'histoire abonde de monstruosités et l'époque contemporaine en est triche. Toutefois, l'une n'excuse pas l'autre. Par ex. quand on parle des monstruosités de l'E.I, on nous répond que les chrétiens ont eu l'inquisition.

      • Lundi 19 Mars 2018 à 16:46

        C'est exactement ce que je pense: les erreurs chrétienne ne peuvent ni ne doivent  excuser ou expliquer les horreurs islamistes, d'autant plus que si les premières se sont déroulées il y a presque un millénaire, les secondes se produisent ici et maintenant, ce qui est quand-même, avouons-le, un peu plus désagréable  pour tout un chacun...^^

        D'autant plus qu'on cherche à nous convaincre qu'en ce moyen-âge, l'occident chrétien stagnait dans une ignorance superstitieuse, alors que l'islam tentait de nous faire découvrir ses lumières. Et que cette propagandze continue encore et toujours en 2018, quand "on" cherche à nous persuader que tous l'islam regorge d'Averroès en devenir, en oubliant de préciser que ce philosophe qui a prêté son nom à un lycée "modèle" privé musulman français a été critiqué, condamné et rejeté par les savants oulémas de son temps... et quand "on" confond avec une fausse naïveté les termes "arabes" et "musulmans" pour attribuer à ces derniers de simples emprunts qu'ils ont fait à des civilisations voisines mais antérieures (assyriens, babyloniens...) !

        Même "le Monde", surement dans un moment d'égarement, écrivait en 2008, à propos de ce livre:
        "Somme toute, contrairement à ce qu'on répète crescendo depuis les années 1960, la culture européenne, dans son histoire et son développement, ne devrait pas grand-chose à l'islam. En tout cas rien d'essentiel. Précis, argumenté, ce livre qui remet l'histoire à l'heure est aussi fort courageux. "

         

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