• Malicorne

     

     Malicorne et Malicorne

     

    MalicorneMalicorne... une petite ville de l'Allier de quelques 800 habitants... son église du XIIme siècle dédicacée à Saint-Préjet -c'est à dire Priest de Clermont, évêque d'Auvergne du VIIme siècle-... Le nom de Malicorne signifierait "le lieu où l'on sonne en vain du cor".

    L’astrophysicien Hubert Reeves en dit: "Malicorne est un petit village de Puisaye, le pays de Colette, situé au nord de la Bourgogne.Dans cette campagne grasse, verdoyante, légèrement vallonnée, on peut enlever sa montre et s’insérer dans le rythme de la nature. Ce livre est né de mes promenades dans cette campagne..../... Il s’est fait un peu tout seul. J’en ai été plus le spectateur que l’auteur. Je le dois aux trainées de lumière dorée sur le tapis luisant des pervenches dans la pénombre du sous-bois. Là, une grande paix m’envahit. Attentif aux sons et aux odeurs, je m’éveille à la présence tranquille du monde végétal. Je me sens vivant, à la surface de la planète Terre, à l’instant présent de l’évolution de l’univers." à propos de son livre "Réflexions d'un observateur de la nature"

     

    Malicorne, c'est aussi le nom d'un groupe de "musique traditionnelle" fondé en 1973 par Gabriel et Marie Yacoub, après que Gabriel ait participé à quelques enregistrements de Alain Stivell.  Se joignent à eux des musiciens oubliés aujourd'hui comme Hughes de Courson ou Laurent Vercambre; les instrument utilisés sont essentiellement des instruments anciens: épinette des Vosges, dulcimer, bouzouki, vielle à roue, psaltérion à archet, harmonium, mandoline, cromorne, etc...

    Malicorne

    Le titre qui  fait connaître le groupe est sans conteste "Pierre de Grenoble", publié la même année sur un 33t. du même nom, et non estampillé "Malicorne" dans sa première édition,  auquel a participé Dan Ar Braz, donnant à tout l'album une tonalité "celtique", selon certains spécialistes, mais qui se dissoudra par la suite dans un répertoire plus éclectique.

    Malicorne

     

     

    Malicorne

     

    On ne connait pas exactement la date (XVIIme siècle ?) de création de ce texte resté anonyme.

    Le texte "en français" donné par la Revue des traditions populaires en 1897 est celui-ci :

     

    Quand Pierre partit pour l'armée, sept ans demeurer,
    A laissé sa mie à Grenoble, qui fait que pleurer.

    Pierre a envoyé une lettre, qu'est pleine d'amours ;
    La belle a fait une réponse, qu'est pleine de plours.

    S'en va trouver son capitaine : "Donnez-moi congé
    D'aller voir m'amie à Grenoble qui meurt de regret."

    Quand Pierre fut sur la montagne, entendit sonner ;
    Pierre a mis le genou en terre, s'est mis à prier.
      Quand Pierre fut dedans Grenoble, s'amie a trouvé
    Accompagné de trente dames, de vingt cordeliers :

    "Vous qui portez ma mie en terre, laissez-moi la voir ! "
    A découvert son blanc visage, l'a baisé deux fois.

    La première fois qu'il la baise, Pierre a soupiré.
    La seconde fois qu'il la baise, Pierre a trépassé.

    Que diront les gens de Grenoble de ces amoureux ?
    Diront : "Ils s'aimaient tant l'un l'autre, sont morts tous les deux..."


    A la "Fête de la Vielle", à Anost dans le Morvan, en 2013, au moment de reprendre cette chanson, Gabriel Yacoub déclarait

      "C'est cette chanson qui a lancé notre véritable passion avec, à l'époque, aucune idée des raisons pour lesquelles on était attirés vers ces mélodies et cette poésie..."  

    C'est un peu mon cas... c'est dans ces années 70/80 que j'ai découvert ce style musical bien "enraciné" et dont on ne se lasse jamais, grâce à ce groupe, et à ce morceau en particulier. Et à tant d'autres par la suite... dont on reparlera peut-être plus tard. Et qui doit être, un peu, quelque-part, à l'origine de mes choix et opinions actuels, culturels, sociaux et politiques...

     

     

    Malicorne

     

    La totalité de l'album est en écoute sur Deezer:

     ("Le long de la mer jolie" mérite, selon moi, dans un genre moins dramatique et plus... "ironique", une petite écoute !)

     

     

     

     

     

    « @ Ana María Hidalgo Aleu, ép. GermainFrançois nous a tuer... »

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  • Commentaires

    1
    Un Dragon
    Mercredi 10 Janvier 2018 à 11:19

    Un autre Malicorne, dans la Sarthe ....

    "Honni soit qui mal y corne"

      • Jeudi 11 Janvier 2018 à 15:20

        Merci Dragon !!!

        Et c'est d'autant plus intéressant qu' il parait que "c'est en se rendant en Bretagne pour donner un concert en juillet 1973 à  que Gabriel et Marie Yacoub sont amenés à passer par hasard à Malicorne-sur-Sarthe . Hugues de Courson a l'idée de choisir ce nom pour le groupe...Une déviation nous a fait passer à Malicorne-sur-Sarthe. C'était dur de trouver un nom, et celui-là nous a paru très poétique, très évocateur..."

        J'avais choisi l'autre, parce qu'il me semblait, à moi aussi, "poétique et évocateur", à cause de sa proximité avec Anost (lieu du concert évoqué) en Saône-et-Loire, pas très éloignée de l'Yonne (2½ heures de route !) et de la description du village faite par l'astrophysicien écolo Hubert Reeves: "Je m'y sens vivant, à la surface de la planète Terre, à l’instant présent de l’évolution de l’univers...", c'était si beau, et si poétique et évocateur!!!

         

         

    2
    Jeudi 11 Janvier 2018 à 16:26

    Beau texte de Reeves, je suis moins fan. du chant dont j'aime cependant le rythme.

      • Jeudi 11 Janvier 2018 à 20:41

        J'ai lu plusieurs livres de Reeves, que j'ai bien aimés, mais pas celui là...

        J'ai écouté plusieurs chansons de Malicorne, que j'ai bien aimées, ainsi que d'autres interprètes du mémé style...

        Mais, en parlant de Grenoble, je crois que Pierre retournerait vite fait à l'armée en voyant ce qu'est devenue la ville:

         

         

        janvier 2018: La nuit du mardi 9 janvier a été agitée quartier Mistral à Grenoble. Un groupe d'individus a disposé des poubelles en travers de la chaussée pour former un barrage. Des policiers et des pompiers sont intervenus en nombre pour tenter de maîtriser les auteurs qui ont réussi à mettre le feu.  Les services de la mairie ont débuté le nettoyage de la chaussée à 5 heures du matin. 

        janvier 2018: En une semaine, c'est la deuxième manifestation des policiers à Grenoble. Ce mardi 9 janvier 2018 vers midi, les fonctionnaires se sont réunis devant le commissariat central. Après les agressions de plusieurs de leurs collègues en région parisienne, ils réclament "protection et reconnaissance".

        janvier 2018: Depuis la frontière italienne juste après Montgenèvre, dans les Hautes-Alpes, le maire de Grenoble, Eric Piolle, a lancé un appel au président de la République Emmanuel Macron. Les pieds dans la neige, Eric Piolle dénonce "l'absurdité" des reconduites à la frontière. Il demande au chef de l’État de changer les règles et d'être "à la hauteur de l'Histoire de la France".

         

        sans oublier:

        octobre 2017: À Grenoble, des policiers dénoncent une exposition "anti-flics", les organisateurs "surpris" : Alors que Grenoble explose, les bandes s’affrontent, la délinquance est prégnante et les grenoblois en danger, Eric Piolle a organisé une vaste exposition anti-police sur le thème des "contrôles au faciès", place de Verdun. Une véritable provocation sur grands panneaux ou les forces de l’ordre sont mises en cause comme si les citoyens étaient leurs victimes !

         

        ou, plus banalement:

        à partir de dorénavant : A Grenoble, stationner 2 h 30 vous coûtera 35 euros !

         

        et pour finir en souriant...

        janvier 2017:

        ...jouez violons:

        C'est autour du thème "ville verte et cohésion sociale" que les sfaxiens se sont retrouvés lors de cette "Nuit des idées", jeudi 26 janvier 2017. A l’initiative de l'Institut Français, l'évènement d'ampleur internationale a fait salle comble pour sa première édition à Sfax. La Maison de France a permis de rassembler 70 participants environ, pour des échanges riches et constructifs, dans une atmosphère conviviale et musicale.

        Deux invités grenoblois - Nathalie Moyon (Ville de Grenoble), et Jean-Michel Roux (Institut d'Urbanisme de Grenoble) - ont contribué encore un peu plus à la coopération entre ces deux villes jumelées depuis 40 ans. Aux côtés des chercheurs et universitaires Khaled Medhioud ( IPEIS), Ali Bennasr ( Université de Sfax) et Robert Arfi (IRD), les présentations des invités ont permis de mettre en exergue les défis actuels mais également des projets ambitieux pour des villes plus vertes et solidaires. Reprenant les points-clés des échanges, l'intervention de... etc, etc...

         

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