• L.-F. CÉLINE & Louis PAUWELS

     

    Long entretien de Louis Ferdinand CELINE à son domicile de Meudon. L'écrivain parle de ses parents, de son enfance et de ses études, il présente son bureau et répond aux questions de Louis PAUWELS : la joie, Dieu, les autres, l'avenir, les écrivains, la mort... L'interview programmée le 19 juin 1959 dans "En Français dans le texte" fut interdite de diffusion en raison de la virulence des propos et des options politiques passées de Céline

     

    Louis-Ferdinand CÉLINE - interview avec Louis PAUWELS

    Entretien de Louis Ferdinand CELINE à son domicile de Meudon, dans son bureau qui était aussi son cabinet de consultations. En réponse à Louis Pauwels qui lui demande de se définir d'un mot, Céline déclare sans ambages : "C'est que je travaille et que les autres foutent rien". Il dénigre la publicité, "horreur du monde moderne". Il répond ensuite à des questions sur sa naissance (à Courbevoie), son enfance, ses parents, ("père licencié es lettres, homme lettré"), sa jeunesse passage Choiseul (éclairé au gaz) ("...J'ai été élevé dans les gifles, c'était comme ça à cette époque là", sa mère qui travaillait dans la dentelle ("...On bouffait des nouilles parce qu'elles n'ont pas d'odeur et la dentelle n'aime pas les odeurs"), ses études (son école square Louvois) et sa vocation de médecin. Il fait brièvement allusion au décès de sa grand-mère. Jeune, il trouvait ridicule d'être écrivain, ses bachots, passés avant son engagement volontaire lors de la première guerre (en 1912, dans le 12ème régiment de cuirassiers), ses divers métiers. Il parle de cet engagement (par lyrisme et par admiration des cuirassiers de Reichshoffen). Il répond non sans ironie, et en maniant le paradoxe aux autres questions de Louis PAUWELS (pourquoi il a été médecin, ce qu'il pense des hommes), seuls les écrivains qui ont un style l'intéressent, ("c'est rare un style...") Il a cessé d'être écrivain pour être un chroniqueur ("...J'ai mis ma peau sur la table"). Il se définit comme un travailleur. Il n'a pas eu beaucoup de joies dans sa vie ("...Je ne suis pas un être de joie", "...Je serai content quand je mourrai"). Il ne croit pas en Dieu (tout en étant se prétendant mystique), donne son opinion sur l'amour. Pauwels lui rappelle qu'il fait figure de prophète d'Apocalypse. Céline estime que l'homme a un profond attrait pour la mort, ce qui explique les guerres. Sa dernière pensée avant de mourir serait "Au revoir et merci"... 

     

     

    en complément,

    ...dans "Slate" : 

    Cette étrange et malsaine

    fascination de la France

    pour Céline

     

    ...dans "Eléments" :

    2022, année Louis-Ferdinand Céline

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    « Le virus cosmique... (shadok2) ou "vain cul"...? »

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  • Commentaires

    1
    realist
    Samedi 16 Juillet 2022 à 18:56

    Merci de la référence, ça m'a décidé à lire Voyage au bout de la nuit (facilement télécharcgeable), amusant mais bof...

    Pas étonnant qu'il soit mal vu, et c'était quand même un "grand malade". clown

      • Dimanche 17 Juillet 2022 à 09:59

        @ realist...!

        J'avais commis le portrait d'un autre ("encore plus..." ?) "grand malade" mais, lui, étonnamment ou pas, plutôt bien vu par les zélites : "Saint et martyr", selon Sartre et "le plus grand écrivain du siècle", selon Cocteau 

        http://aumilieuduvillage.eklablog.com/le-plus-grand-ecrivain-du-siecle

         

        (comparer avec profit sa fiche Wikipédia avec celle du docteur Destouches...!)

         

    2
    Le Page
    Dimanche 17 Juillet 2022 à 11:53

    Suis allé voir votre ancien sujet sur Jean Genet. Je n'ai rien lu de son "œuvre" mais après consultation de votre exposé sur l'individu, je ne veux rien changer.

    Quant aux Cocteau, Sartre, Beauvoir et tutti quanti, le début de la fin.

    C'est bien les blogs, enfin p'tète pas tous.

     

     

      • Dimanche 17 Juillet 2022 à 14:52

        @ Le Page...!?

        Quelque-chose m'échappe...

        Les enfants de Sartre et Cocteau (je me comprends...) sont des êtres étranges...

        Ils ont voulu et obtenu que "Les dix petits nègres" d'Agatha Christie soit rebaptisé "Il étaient dix" et que "Le nègre du Narcisse" de Joseph Conrad le soit en "Les enfants de la mer". Bon, OK, si c'est moins offensant pour nos frères les plus susceptibles... OK.

        Mais "Les  nègres" de Jean Genet continue à être publié (et joué, encore récemment, semble t-il ?) sous ce titre .Il faut dire qu'il s'agit d'une "œuvre complexe, qui donne à voir la représentation du Meurtre de La Blanche par des Noirs... Ce renversement ayant pour but premier de dénoncer la condition des Noirs et de mettre en lumière leur statut subalterne dans la société des années 1970." 

                                 

         

        (y'en a là d'dans, hein ?)

         

      • realist
        Dimanche 17 Juillet 2022 à 16:31

        Je me suis inquiété de voir Bob Wilson metttre en scène du Genet, mais non il a réussi:

        "Si l’essence du propos de Genet est présente, on peut regretter que cette mise en scène brouille le discours et la compréhension générale du texte."  wink2 wink2 wink2

        Wilson est complètement cinglé mais tout à fait extraordinaire.

         

         

         

         

      • Dimanche 17 Juillet 2022 à 17:05

        @ realist...!

        "JOKER"

        ouch aww...

         

         
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