• Aguigui Mouna

     d'après Wikipedia

    Vous n'avez jamais rencontré Mouna ?

     

    André Dupont, dit "Aguigui Mouna" , ou simplement "Mouna", né le 1er octobre 1911 à Meythet (Haute-Savoie), et mort le 8 mai 1999 à Paris, est un clochard-philosophe libertaire, pacifiste, écologiste avant l'heure, qui, souvent à vélo, sillonnait les rues de Paris pour haranguer les foules, dormant chez ses hôtes voire à la belle étoile. Il connut son heure de gloire en mai 68. On a vu en lui à la fois "le dernier amuseur public de Paris" et "le sage des temps modernes".

    Il naît dans une famille de cultivateurs modestes. "J'ai perdu mon père quand j'avais sept ans. Un matin, j'avais neuf ans, ma tante m'a réveillé en m'annonçant : ta mère est morte. Ça fait un drôle d'effet". Il est recueilli avec son frère par cette tante, chez qui ils seront garçons de ferme, couchant à l’étable avec les vaches. Sa mère, Adélaïde Brisgand, était originaire des Villards-sur-Thônes.

    Il commence à travailler à l’âge de 13 ans. Il est tour à tour garçon de café et chômeur et, à 17 ans, s’engage dans la Marine mais s’en fait exclure pour avoir refusé les avances d'un supérieur.

    Il se marie en 1939, juste avant d’être mobilisé pour la drôle de guerre. Il en sortira "antimilitariste convaincu".

    Il adhère au Parti communiste français à la Libération et est un temps un militant "pur et dur ". Mais, n’étant fait ni pour l’obéissance passive aux consignes, ni pour la pensée unique, il déchante rapidement. Installé à Nice où il tient une pension de famille, il est exclu du PCF à la suite d'un épisode lié à sa vie privée, ce qui contribue à sa désillusion politique.

    En 1951, il fait la connaissance d'un client de son établissement, un peintre argentin marginal. La rencontre avec ce personnage original est pour lui une illumination, qui le convainc de dénoncer l'absurdité du monde. Las de sa vie de "caca-pipi-taliste", il commence, tout en continuant à tenir sa pension, une carrière d'"d'imprécateur-amuseur". En mai 1952, il prend part à une manifestation communiste contre les Américains en arborant pour la première fois une tenue bariolée. Au cours des semaines suivantes, il multiplie les apparitions publiques dans Antibes, où il acquiert une réputation d'excentrique, voire de fou.

    Il déclare volontiers, au sujet de la société contemporaine : "On devient gaga, complètement gaga, fini, usé, terminé… gaga, agaga, agogo, gogo, agag, aguigui… aguigui !" Par la suite, ayant fait faillite, quitté par sa nouvelle compagne qui ne supportait plus ses excentricités, il se consacre à temps plein à son activité d'imprécateur public et prend la route pour professer sa philosophie, à Paris comme sur la Côte d'Azur. Il donne libre cours à sa fantaisie, parcourt Saint-Germain-des-Prés pour répandre la bonne parole aguiguiste. Il porte une moitié de moustache et de barbe pour dénoncer un monde radioactif. Il fonde le club des aguiguistes, censé apporter gaieté, joie et optimisme. Découvrant la photographie d'Einstein tirant la langue, il lui écrit pour lui proposer la présidence d'honneur de son club. Albert Einstein accepte la présidence d'honneur et lui répond : "N'hésitez pas à accrocher dans votre restaurant mon portrait qui, du reste, illustre bien mes convictions politiques."

    Plus tard on le verra aussi, "coiffé d'un chapeau à clochettes et revêtu d'un manteau recouvert de badges et de calicots", haranguant les foules aux festivals de Cannes et d’Avignon, au Printemps de Bourges et au Salon du livre de Paris.

    En 1956, il marche à pied de Cagnes-sur-Mer à Sanremo. On le voit aussi à Golfe-Juan, où il reste perché 16 heures en haut d’un platane. Il ponctue ses déclamations par des inscriptions à la craie blanche sur le bitume en disant « Je craie ». Ses techniques de communication, telles que l’usage de pancartes accrochées à son vélo pour interpeller les passants, ont probablement influencé l’écriture blanche sur noir de l’artiste Ben. À Sainte-Maxime, il porte un réveil autour du cou et pique sa barbe de fleurs des champs

     

    Aguigui ? Mouna !!!

    Il crée son journal Le Mouna Frères (le Mou’Nana pour les sœurs !!! - le journal anti-robot), feuille de chou qui tient à la fois de L'Os à moelle de Pierre Dac et du tract politique, qu’il diffuse lui-même dans les manifestations. Il se déplace sur un vélo équipé d'un téléphone rouge factice et jette des graines aux badauds qui l'écoutent en ponctuant son geste d'un « Prenez-en de la graine ! ».

    En 1968, aux gauchistes qui lui lancent « Mouna, folklore ! », il rétorque « Tu préfères le chlore ? », allusion aux gaz lacrymogènes des CRS lors des manifestations estudiantines. Les mêmes le qualifient d’« amuseur débilissime, allié objectif du capitalisme » et l'accusent même d'être indicateur de la police..

    Les prenant au mot dans l’amphithéâtre à ciel ouvert (maintenant remplacé par un bâtiment administratif) du campus de Jussieu (universités Paris 6 - Paris 7), il se fait sacrer le 2 mars 1978 « Empereur débilissime, Aguigui 1er », à l’aide de ses amis saltimbanques qui distribuent des nez rouges. Un autre jour, il se fait arrêter pour avoir mené une procession grotesque dont les participants scandaient en chœur : « Nous sommes heureux ! Nous sommes heureux ! »

    Il passe des heures à la bibliothèque du Muséum national d'histoire naturelle, discute avec les chercheurs, diffuse le livre de Jean Dorst Avant que nature meure, croise l’agronome René Dumont et comprend les enjeux de l’écologie bien avant l’apparition de l’écologisme politique. Il milite ensuite contre le « tout-routier », pour le « partage de la route » et pour le respect des animaux y compris domestiques sur son vélo tractant une remorque bricolée, coiffé d’un couvre-chef recouvert de badges divers, et parfois un porte-bagage au guidon, abritant de petits animaux de compagnie. Il fut de tous les défilés parisiens non violents, antimilitaristes, pacifistes, libertaires ou contestataires. Il a aussi mené campagne contre le travail des enfants dans le tiers monde et pour l’aide aux réfugiés du Chili, et il a été l’un des premiers à dénoncer les risques et les retombées négatives du programme nucléaire français, militaire et civil.

    Dénonçant le "déformatage des esprits" et le "prêt-à-penser", il se présente comme candidat (ou « non-candidat » ainsi qu’il se désigne lui-même) à l’élection présidentielle de 1974, ainsi qu’aux trois suivantes, sous son véritable patronyme : Dupont (« pas de Nemours ni d’Isigny », précise-t-il). Aux élections législatives de 1988 et 1993, à l’âge de 76 puis de 81 ans, il se présente dans la 2e circonscription de Paris contre Jean Tiberi, obtenant 3 % des voix en 19881 et 1,8 % en 1993 (722 voix). Dans les candidatures de Mouna Aguigui à des fonctions électives, Pierre Laszlo voit «"’irruption, dans les campagnes électorales parisiennes, du saugrenu propre au bouffon ou au clown".

    Aguigui ? Mouna !!!

    On a vu en lui un émule de Diogène, de Socrate ou de Ferdinand Lop qui proposait de prolonger le boulevard Saint-Michel jusqu’à la mer (et dans les deux sens) afin que les étudiants puissent se baigner plus souvent. Pour beaucoup, Mouna était tout simplement un apôtre de la bonne humeur.

    Son portrait où il tire la langue à la manière d’Albert Einstein, par Olivier Meyer, publié sous forme de carte postale en 1989, puis en illustration du livre d’Anne Gallois, a servi de base à la réalisation d’un pochoir sur toile en 2006 par l’artiste Jef Aérosol, reproduit dans le livre VIP.

    Il meurt le 8 mai 1999, à l’âge de quatre-vingt-sept ans, d’un arrêt cardiaque, à l'hôpital Bichat, à Paris.

    Cavanna disait de lui :

    « Mouna, c’est une manif à lui tout seul. C’est l’indignation. Sa philosophie ? Un amour universel, boulimique. »

    d'après Wikipédia

    un site lui est consacré: AGUIGUI MOUNA

     

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