• A table...

    Après l'annonce (présidentielle...!) de la réouverture totale des bars et des restaurants en Île-de-France, les offres et annonces publicitaires de "bonnes tables" à découvrir dans la capitale se sont mises à fleurir sur le Net et sur les Rézos :

    Ré-ouverture des restos...

    L'article en question : https://i-d.vice.com/fr/article/935ag7/ou-manger-racise-a-paris-la-carte-qui-fait-ruisseler-largent-du-bon-cote a été supprimé (sans explication...)

    Mais on le retrouve "archivé" (sans la "map" participative...) sur https://web.archive.org/web

     

    Ça ressemble à ça (mise en page d'origine en plus)

    RESTAURANT Par Laurianne Melierre | 15 Juin 2020, 3:45pm

    Où manger racisé à Paris ? La carte qui fait ruisseler l’argent du bon côté

    Pour mettre en lumière les acteurs.rices racisé.e.s de la food à Paris, i-D dévoile sa map participative des meilleurs spots tenus par des entrepreneur.e.s et chef.fe.s afrodescendant.e.s, arabes ou asiatiques. En bref : moins de burrata, plus de combats.

    Depuis le soulèvement provoqué par le meurtre de George Floyd, les compilations de black owned businesses (des commerces détenus par des Noirs) fleurissent sur Instagram et dans la presse américaine. L’idée ? Donner de la force, de la visibilité et de l’argent à l’une des communautés les plus fragilisées par le racisme systémique et les discriminations.

    Quand la gastronomie française voit les couleurs des légumes (mais pas celles des gens)

    Et en France ? En France… c’est comme s’il n’en était pas question. Si les médias et une portion timide des industries créatives s’est saisie du moment pour ouvrir le dialogue autour des problématiques raciales et des violences policières (on pense notamment à la mode, à la photographie ou aux jeux vidéo), les milieux de l’art de vivre et de la gastronomie, eux, sont restés cois. Un carré noir et des emojis de toutes les couleurs plus tard, la stratégie de communication lisse à souhait des foodies, restaurateurs.trices, émissions TV et guides gastronomiques français a repris comme si de rien n’était. Donner faim, oui. Nourrir les esprits, non, il parait que ça coupe l’appétit.

    French food is racisé food

    La cuisine française a pourtant vu son image se diversifier vitesse grand V ces dernières années. Portée par un medley de chef.fe.s et d’entrepreneur.e.s racisé.e.s, la french food se réinvente et rend enfin hommage à son héritage international trop longtemps passé sous silence. Toujours d’actualité, les sujets de l’appropriation culturelle en cuisine et de l’homogénéité blanche des profils food interrogeaient début juin la journaliste belge Elisabeth Debourse dans Manger Noir et Le problème avec les livres et magazines de bouffe, les deux dernières parutions de sa newsletter “Mordant”. Et dès 2016, l’auteur et restaurateur américain Eddie Huang faisait de même dans son article Eddie Huang on the Oppressive Whiteness of the Food World (Eddie Huang à propos de la blanchité oppressive du monde de la food). Publié sur le site Grub Street, le billet d’humeur taclait l’hégémonie blanche du média digital et guide food Eater. “Eater a contribué à créer une sorte de consensus autour d’une monoculture, qui se présente un peu comme suit : un chef réputé, qui doit parler anglais, être à l'aise avec les médias, avoir une salle à manger design, doit se prosterner devant la scène, avoir de petites assiettes. [...] Eater n'est pas le seul à le faire - beaucoup d'autres le font aussi (y compris Grub Street). Mais le résultat donne à voir un condensé de culture alimentaire [...] avec des valeurs finalement assez conservatrices, voire intolérantes.”

    Un message qu’il a rappelé avec force ce 10 juin dans un post Instagram, et qui questionne à lui seul notre néo-culture “bistronomique” française : “J'encourage chacun à remettre en question les récits dont nous nourrissent les chefs blancs, les journalistes et les restaurateurs. Tant d'ingrédients et de techniques populaires des établissements blancs viennent d'Afrique, d'Asie, d'Amérique latine, du Moyen-Orient et des populations indigènes. [...] Que serait la cuisine française sans les Algériens ? Que serait la cuisine italienne sans les Maures ? Qu'est-ce qu'un petit-déjeuner végétalien sans ackee ? Qu'est-ce que la nourriture américaine sans pillage ? Aucune de ces conneries n'est vraiment la vôtre. Tout est volé, reconditionné, et nous est revendu à prix fort. Arrêtez d'acheter de la nourriture qui a été pillée. Obtenez-la à la source. Soutenez les restaurants appartenant à des personnes de couleur et à des immigrants qui cuisinent leur nourriture indigène. C'est la seule façon pour qu'elle survive dans sa forme authentique.” Mic drop.

    Une carte participative pour localiser les lieux racisés de la food à Paris

    Parce qu’il est toujours l’heure de manger (engagé) quelque part, i-D a donc compilé au sein d’une carte interactive les meilleurs lieux de bouche parisiens, locaux et indépendants détenus par des personnes racisées. Du bao frit au comté des sœurs Levha chez Double Dragon (Paris 11) à la soul food lèche-doigts de Gumbo Yaya (Paris 10), ce sont bien ces saveurs et odeurs qui participent activement à l’enrichissement de notre culture culinaire française et à son rayonnement mondial.

    La carte est à retrouver sur Google Maps ici.

    Pour contribuer

    Pour nous faire part de vos meilleures adresses et compléter cette carte, écrivez à idfrance@i-d.co et sur Instagram @i_dfrance. N’oubliez pas de mentionner le nom du restaurant et son adresse. Chaque contribution sera passée en revue manuellement par nos équipes avant ajout. 

    La carte "interactive" existe encore, ailleurs, et elle est comme ça :

    ...ben, non, y'a pu !

    A table... 

    Bon... j'aurais pu évoquer la biographie de Laurianne Melierre... m'interroger pour tenter de comprendre quel est le bon côté où faire ruisseler l'argent (et dans quel but ?)... me demander ce qu'il faut entendre par "combats": des concours de gastronomie, ou autres... évoquer une peu probable liste de restaurants parisiens strictement et fièrement "non-racisés"... ironiser sur l'emploi de l'écriture inclusive ou sur celui d'un pseudo anglais branchouille... et tout le reste, délires et ignorance compris... Mais y'a des jours, comme ça,quand ça veut pas, ça veut pas...

    Pour info, sur https://i-d.vice.com/fr, on peut découvrir entre-autres...

    Pourquoi les statues nous confrontent à un passé difficile à regarder en face ?

    Pourquoi les mouvements féministes et LGBT sont indissociables de la lutte contre le racisme

    Paris : la lutte continue dans la rue / Paris is walking

    Racisme et injustice, comment faire son auto-éducation sur Netflix

    ...mais je ne vous force pas.

     

     

     

     

    « C'est pas "si bête"...# Sibeth ou Laetitia ? »

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  • Commentaires

    1
    jean-marc
    Mardi 16 Juin 2020 à 19:04

    Merci pour le lien vers ce phare de la pensée humaniste.Si j'ai bonne mémoire,Bedeau avait déjà évoqué dans un précédent billet le guide du Paris colonial à-propos de 2 écrivaines qui exercent leurs talents dans les écoles de la république.Habitant la Creuse,mes petits enfants sont préservés!

      • Mardi 16 Juin 2020 à 21:20

        @ jean-marc... !

         

        Quelle mémoire !... effectivement  j'avais commis un papier (passé -presque !- inaperçu) concernant le "Guide du Paris colonial et des banlieues" avec un lien vers un article y consacré qu'on peut résumer par sa conclusion, définitive : "ceux qui, tel le coq gaulois, se dressent sur leurs ergots pour empêcher que le moindre drapeau ne soit replié, que la moindre plaque ne soit dévissée ou reformulée, veulent nous contraindre à accepter leur patrimoine et à empêcher que la discussion sur le legs ne puisse déboucher sur un affichage public différent.." (signé Amélie Quentel - bretonne impure souche - auteur·e pour "Libé", "les Inrocks", etc..)

        Rien de nouveau sous le soleil, donc... apparemment...

         

        Sauf que...

        Ce qui restait relativement marginal il y a encore peu est devenu très officiel : Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement (qui porte un prénom signifiant guerrière en dialecte diola, possédant la nationalité française depuis un peu moins de quatre ans, fille d'un musulman sénégalais ex-militant pour l'indépendance ayant combattu contre la France "colonisatrice", etc... et néanmoins ministre de la Macronie) prenant l'exact contre-pied d'Emmanuel Macron (quand-même "Président de la République" !) qui affirmait dans sa dernière (en date !) intervention, que la France ne déboulonnera pas ses statues, a déclaré que "Il faut que la France se réconcilie avec son histoire : il y a des personnages historiques qui, compte tenu des choix qu'ils ont fait, n'ont plus leur place autre part que dans les livres d'Histoire."

         

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    2
    jean-marc
    Mardi 16 Juin 2020 à 19:23

    l'évocation de la biographie de  Laurianne Melierre.que je viens de découvrir,aurait pu être un bon complément(quoique...)

      • Mardi 16 Juin 2020 à 21:39

        @ jean-marc (re)...

        Mouais...

        On apprend sur différents sites que Laurianne Melierre est "auteur·e pour "Libé", "les Inrocks", etc..", un peu comme cette Amélie Quentel sus-citée : serait-ce un genre de clone, un prête-nom, un autre pseudo parmi d'autres, un dédoublement de la personnalité, une "nègresse" (au sens littéraire de "nègre")sous son vrai nom.. ou réellement deux personnes différentes (et plus ou moins interchangeables)... la question reste ouverte.

    3
    jean-marc
    Mardi 16 Juin 2020 à 23:04

    le billet que je recherche(en vain)fait référence à Laurence de Cock et l'une de ses copines,créatrices du site:« Aggiornamento Histoire-géo"

      • Mercredi 17 Juin 2020 à 10:02

        @ jean-marc...!

        Oups... je me suis laissé emporté par l'expression "Guide du Paris colonial et des banlieues" qui renvoyait vers cet (excellent !) article "Noir... c'est noir", alors que vous recherchiez "Moi, j'détricote dans un coin..." (du nom "les détricoteuses" que se sont donné les "historiennes" cry L. de Cock et M. Larrère, le lien vers leur site est dans l'article)

        Sinon, elles ne sont pas mortes, bien au contraire, comme semble le prouver cette photo apparemment assez récente. Et suffisamment explicite.

        (main au cul et sourire extatique compris) hors-sujet, mr. bedeau !

         

    4
    Mercredi 17 Juin 2020 à 09:17

    Le racisme alimentaire!

      • Mercredi 17 Juin 2020 à 11:05

        @ Pangloss...?

        L'histoire ne dit pas si Justin Pignon, qui vient d'ouvrir un restaurant de n'gologolo et autres spécialités bamboulaises...

                                                             

        ...est en droit de figurer dans la liste des ceux-là du bon-côté, ou si c'est un infâme néo-colonialiste qui fait dans l'appropriation culturelle ? 

         

      • Mercredi 17 Juin 2020 à 13:57
        Carine
        D'après la photo, le problème des rats de Paris sera bientôt réglé.
        C'est bien !
      • Mercredi 17 Juin 2020 à 17:49

        @ Carine...!

        Pas du tout...

        Il s'agit de rats d'élevage "nés, élevés et abattus en France" (enfin, dans le 9·3, c'est presque pareil) nourris sans OGM ni farines animales et avec exclusivement des produits bio et locaux, et abattus selon le rituel en cours (selon les principes de la liberté de culte et de la laïcité).

        Comme dit le chef "On n'est pas des sauvages...!"

    5
    Mercredi 17 Juin 2020 à 09:20
    Carine
    Mince alors.
    Moi qui apprécie la food indienne et thaï, je vais être obligée désormais de faire ruisseler mon argent du côté non-racisé. Celui où l'on pose une feuille de persil avec une pince à épiler sur un cône de purée d'où ressort un vert de carotte.
    Bon...
      • Mercredi 17 Juin 2020 à 11:46

         @ Carine...

        Si vous ne souhaitez, ni faire ruisseler votre argent du côté racisé, ni du côté 'top-chef' sur M6, je vais essayer, g'âce à google, de vous trouver le restau idéal :

        • cuisine et service exclusivement féminin *
        • "halal" et "végan" (en même temps)
        • bio
        • éthique
        • équitable
        • local
        • éco-responsable

        si je ne trouve pas, je pense que des perfusions de glucose vous permettront de survivre un certain temps... (mais je cherche)

        * "non blanche", non "cisgenre" et "non binaires", ça va sans dire.

    6
    jean-marc
    Mercredi 17 Juin 2020 à 11:35

    Merci beaucoup.C'est effectivement le billet que je recherchais.

      • Mercredi 17 Juin 2020 à 17:38

        @ jean-marc...

        Il y a un certain temps que je n'étais pas revenu sur cet article, et donc sur  le site de ces dames "Aggiornamento hist-geo" (rien que le nom, déjà !) dont la lecture des rubriques ("subvertir les programmes"...) et des "tags" ("identité nationale"... "mythe national"... "vague brune"... "valeurs républicaines"...) est déjà tout un programme.

        (entre parenthèses : "mise à jour", "adaptation", de l'histoire, je vois ce qu'elles veulent dire, et pourquoi, et comment... mais, "mise à jour" de la géographie ? si on peut m'expliquer...)

         

      • Cartographer
        Mercredi 17 Juin 2020 à 19:51

        @bedeau : je n'irai pas vérifier, mais les deux gourdasses visent probablement les cartes géographiques. Plusieurs rabiques expliquent, depuis des décennies, que l'emploi de telle ou telle projection favorise (évidemment de manière injuste, raciste, etc.) le monde occidental au détriment des zotres. C'était même une intrigue secondaire dans l'épisode 16 de la "saison" 2 du vomitif feuilleton de propagande "West Wing" ("A la maison blanche") :

        http://www.campaignmastery.com/blog/the-psychology-of-maps/

        http://www.odtmaps.com/what_they_are_saying/west-wing.asp

        Au moins, quand les astrologues se battent pour la représentation des "maisons" (découpage du ciel local), ils n'y mettent pas de l'idéologie. ;-)

         

      • Mercredi 17 Juin 2020 à 21:08

        @ Cartographer...!

        Merci... C'est évidemment ça...

        Dans l'un des articles cités en lien, il est expliqué que "Les cartes reflètent la pensée de leurs créateurs" et "Les cartes affectent la pensée des téléspectateurs"...J'ai trouvé, de lien en lien successifs, un exemple typique de planisphère faisant appel à la "projection de Peters renversée" sur lequel notre bonne vieille pauvre Europe -en bas, à droite- n'a plus le beau rôle -celui qu'on croit naïvement qu'elle a pu jouer pendant des siècles dans le reste du monde... (faut-il préciser que l'auteur en est australien...)

              

        Par contre, l'Afrique a une tête à faire un peu peur... (elle me fait penser à un certain George Quelquechos..)

                                 

         

        Sinon...Je suis d'autant plus impardonnable que j'avais utilisé une carte presque semblable dans un précédent article (mais où l'Australie avait perdu sa prééminence)

         

      • Canada4All
        Mercredi 17 Juin 2020 à 23:13

        @bedeau : J'avais oublié la carte mais pas mes suggestions : Canada first, Sweden next.

        Y'a rien de pire que les demi-habiles "progressistes", dépourvus de l'intelligence de la main et aussi dépourvus de l'intelligence tout court. Le seul vrai progrès, c'est celui de l'ign<o|a>rance.

        A l'engeance des fozexperts qui se prennent pour des esprits forts, je préfère encore celle des astrologues, dont les bons sont, dans leur immense majorité, de drouate souvent extrême.

      • Jeudi 18 Juin 2020 à 16:31

        @ Canada4All...

         

        Je ne savais plus exactement dans quel tiroir j'avais rangé cette foutue carte...

        Il me semblait juste que ça devait être dans une "énigme du samedi", ce qui m'a donné l'occasion de les revisiter avec une larme à l’œil.... En ces temps-là, je vous le dis, j'avais encore parfois envie de (faire ?) sourire de petites bricoles qui auraient été peu ou prout déprimantes, vues sous un autre angle...

        Mais même la mort de Guy Bedos ne m'a pas inspiré de blagounette... même avec ça, c'est pour dire :

                                           

         

        (quant à GretaThunberg, j'ai oublié jusqu'à sa non-existence ...)

      • Wearyness
        Jeudi 18 Juin 2020 à 20:20

        @bedeau : Comme quelques autres, vous avez du courage de tenir un blog, quand se borner à commenter de loin en loin est déjà une grande fatigue.

        On m'a naguère accusé d'en avoir un, secret, de journal de guerre en ligne (j'aurais bien aimé savoir lequel !), mais cette folle accusation négligeait un détail : faut encore avoir de l'espoir pour ça. Or...

        https://nicolasbonnal.wordpress.com/2020/06/16/situation-desesperante-et-desesperee-blog-en-suspension/

         

      • Jeudi 18 Juin 2020 à 21:22

        @ Wearyness....

         

        Çuilà... j'lavais pas vu !

         

        Sinon...

        ...j'ai déjà dû évoquer ce blog "voisin" qui sentait venir le découragement... Petit florilège des réponses :

        • ...Vous ne serez pas seul à regarder ce monde sombrer. Je vous comprends car je vois les choses venir de la même façon que vous. De nombreuses personnes regardent impuissants le désastre qui s’amène. N’être pas seul(e) n’est cependant pas une consolation J’ose encore et toujours espérer. Je crois que j’espérerai jusqu’à ma mort. Je suis faite ainsi. 

        • ...Nous sommes tout plus ou moins des "vox clamans in deserto". Ce qui ne doit pas nous empêcher de l’ouvrir quand même. Moi qui ne comprends pas grand chose et n’ai quasiment rien à dire, je m’obstine pour essayer de faire un peu rigoler quelques personnes que j’aime bien…et aussi pour me faire plaisir.

        • ...Si on parle dans le désert, c’est tant mieux pour le désert et tant pis pour tous ceux qui ratent le message! [mon blog] se fout de savoir s’il est suivi ou pas. Il est juste heureux de dire tout haut ce qu’il pense tout bas

        • ..."Cinquante-soixante coups d’œil par jour, peut-être 30 visiteurs…. ça ne sert à rien, je ne sers à rien….". Ben non, personne (enfin je crois…) ne sert à rien, sinon ça se saurait et on n’aurait plus de raison d’être… Enfin, si... ça sert à se prouver à soi-même qu’on n’est pas encore tout à fait mort. Et c’est essentiel.

        • ...ce qui compte ce n’est pas le nombre des lecteurs, j’ai encore moins de commentateurs que toi et un nombre de visites très modeste. Ma motivation première c’est d’éviter l’ulcère de l’estomac Peu importe d’être lu par la masse, si tu penses avoir quelque chose à dire, c’est le principal, la postérité jugera..

        Comme quoi, c'est pas toujours le courage et l'espoir les principales motivations. Il y a peut-être même une part d'orgueil...

         

        Grâce à Wikipedia et Babelio réunis, petite illustration (facile d'actualité, mais...)

        ‘’Qu'avait donc écrit Osmond, l'évêque, à la première page de son calepin noir, à propos des sept cavaliers quittant la Ville au crépuscule, tête haute, sans se cacher, car ils ne fuyaient pas, ils ne trahissaient rien, espéraient moins encore...? C'était cela: l'espérance! Ils avaient cru tuer l'espérance, ils en avaient vidé leur âme comme on expulse un air vicié pour respirer enfin plus à l'aise, sans passé et sans avenir, sans mémoire, à l'exemple du chevalier de Dürer, éternel et inexpugnable, et voilà que l'espérance les avait ignoblement rattrapés, qu'elle était venue se rappeler à eux sous la forme de cette malheureuse fleur qui pourtant expirait sous leurs yeux et qu'ils en avaient célébré le symbole comme un assoiffé, dans le désert, découvrant une source et remerciant son créateur... Voilà ce qui leur était arrivé. Est-ce que cela ne leur suffisait pas qu'ils eussent chacun, au fond du cœur, une secrète espérance cachée ? Quel besoin avaient-ils ressenti, venu d'où, et de quelle façon, de s'en trouver une autre en commun à propos d'un détail infime, à propos de rien, c'est-à-dire à propos de tout, l'Espérance avec un grand E, l'insondable vertu d'espérance qui accompagne l'homme dès sa naissance et qui lui colle à la peau comme une illusoire cuirasse ? Elle les avait saisis par surprise. Peut-être ne les lâcherait-elle plus, à moins que la nuit ne l'emportât, comme elle emporte tant de choses. Silve pesta contre lui-même. Il s'était fait avoir comme un bleu... Il songea au cadet Vénier. Un bloc de pierre, ce garçon. A peine seize ans, et, déjà, d'une souveraine insensibilité. Au moins le plus jeune d'entre eux avait-il échappé au piège. Là-dessus Pikkendorff s'endormit.’’

        Jean Raspail - Sept cavaliers quittèrent la ville au crépuscule par la porte de l'Ouest qui n'était plus gardée 

         

        toute fausse immodestie non mise à part... (?)

    7
    Weariness
    Jeudi 18 Juin 2020 à 22:53

    @bedeau : Un mot de Mencken le Lucide :

    "Hope may be defined briefly as an illogical belief in the occurrence of the improbable."

    C'est vrai que dans la version originale, c'est "faifth" et non "hope"... mais cette jolie définition reste exacte dans l'un et l'autre cas.

    "Là-dessus Pikkendorff s'endormit." : la sagesse ressemble beaucoup à la fatigue... et réciproquement.

      • Vendredi 19 Juin 2020 à 13:30

        @ Weariness...

         

        Oui... Mais...

        "Se borner à commenter" -que les commentaires soient fréquents, nombreux, pertinents, ou pas- est nécessaire à la vie ou la survie d'un blog (ici, ou chez Ph., et ailleurs..) -Désolé pour les platitudes et les lieux communs-

        Un blog (ou un article) sans commentaire, c'est comme un spectacle sans applaudissements; sans huées, sans rires, sans sifflets... sans réaction de la part des spectateurs et qui peuvent (parfois) finir par influer sur le jeu des acteurs 

         

        J'ai pu lire récemment cet échange sur un blog que je survole de temps en temps

        Q. On ne peut plus commenter : dès qu'on clique sur "enter", même pour aller à la ligne on efface son commentaire. Et on revient à la page 1 de votre blog.

        R. J'ai néanmoins pu lire celui-ci. J'ai également observé ce matin un bug sur la plate-forme. J'espère que tout rentrera dans l'ordre car ce sont les commentaires qui me paraissent le plus intéressant sur ce blog.

        Bon, je ne sais pas si j'aurais osé le formuler avec autant d'humilité...

         

        PS. Que sait-on de l'état d'esprit de Pikkendorf à son réveil ?

         

      • Tired
        Vendredi 19 Juin 2020 à 16:07

        @bedeau : Un blog sans commentaires, c'est -- je crois -- un journal de guerre ou un livre. ;-)

        Hors sujet, mais un conseil que je pense bon : n'allez pas vous infliger l'homélie prononcée aux obsèques de Raspail, d'une indigence qui passe l'entendement. Espérer Bossuet, c'était excessif ; attendre Bourdaloue, c'était raisonnable ; trouver bergoglio, ça fait mal, d'autant que l'action oratoire de l'individu est à la mesure de sa syntaxe si heurtée que j'ai cru entendre, parfois, flanby.

      • Vendredi 19 Juin 2020 à 17:54

        @ Tired... !

        Fallait pas me dire ça...

        J'en avais pas l'intention, mais bon... Mais je n'ai pas dépassé les premières minutes où le curé de service énonce presque scolairement les trois parties de son exposé : "l'idéal", "le sens du Sacré", "l'héroïsme", comme pour bien montrer aux membres de la "famille nationaliste réunie (malgré le coronavirus)", à "toutes les branches de l'estrème-drouate française" : "Ils sont venus, ils sont tous là..." chantait Aznavour  (selon l'Express) qu'il a bien potassé son sujet et qu'il sait de qui qu'il va causer : c'est pas de Johnny Hallyday, cette fois-ci...!

        Par contre, je voulais remercier, sincèrement, du fond du cœur et de toute mon âme, madame Sibeth Ndiaye et messieurs? Emmanuel Macron et Franck Riester d'avoir fermé leurs grandes gueules à cette occasion (et à ma connaissance)

         

         

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